Malgré des avancées, certaines professions restent fortement masculines. Seules 13,2 % des directrices de la photographie, 10,9 % des ingénieures du son et 10,7 % des compositrices de musique occupent ces postes dans la production cinématographique. En revanche, les femmes sont majoritaires dans les métiers des costumes (90,5 %), du maquillage (87,9 %) et de l’administration (62,3 %).
Les chiffres montrent que les postes techniques restent marqués par une répartition genrée, freinant l’accès des femmes à des responsabilités clés dans la création cinématographique.
Des inégalités salariales persistantes
Les différences de rémunération sont un autre indicateur des inégalités. En 2022, le salaire moyen des réalisatrices était inférieur de 27,8 % à celui des réalisateurs. Ce constat se retrouve dans d’autres métiers techniques, avec un écart atteignant 25,7 % dans l’image, 19 % dans le son et 12,9 % dans le montage.
Les actrices ne sont pas épargnées. En moyenne, leur rémunération reste 26 % inférieure à celle des acteurs masculins, une tendance qui se maintient depuis plusieurs années.
Des initiatives pour favoriser la parité
Pour encourager une meilleure représentation des femmes, plusieurs dispositifs ont été mis en place. Le bonus parité instauré en 2018 permet aux productions respectant un équilibre entre hommes et femmes dans les postes clés de bénéficier d’une majoration de 15 % des aides du CNC. En 2023, 36 % des films français étaient éligibles à ce bonus, ce qui marque une progression mais reste insuffisant.
Le CNC veille également à l’équilibre dans ses propres instances, avec 50 % de femmes dans les commissions d’attribution des aides. D’autres efforts concernent la prévention des violences sexistes et sexuelles dans l’industrie du cinéma, avec des formations spécifiques suivies par plus de 1 000 professionnels en 2023.
Une représentation à l’écran encore limitée
Devant la caméra, les femmes restent sous-représentées. En 2023, seulement 30 % des rôles principaux étaient tenus par des femmes, une baisse de 14 points par rapport à 2022. De plus, seuls 11 % des films avaient une répartition équilibrée des genres parmi les personnages.
La situation est encore plus difficile pour les actrices issues de minorités ou de plus de 45 ans. Seul un film sur les 100 plus populaires en 2023 mettait en avant une femme racisée de plus de 45 ans en tant que personnage principal, illustrant le cumul des discriminations basées sur le genre, l’âge et l’origine.
Vers un futur plus inclusif ?
Malgré ces constats, certaines avancées sont encourageantes. Le nombre de femmes réalisatrices a augmenté, atteignant 12,1 % en 2023 contre 8,8 % en 2022. De plus, leur présence dans les films d’action et d’animation progresse, passant de 20 % en 2007 à 26,7 % en 2023 pour les films d’action et 36,5 % pour l’animation.
Les récompenses internationales obtenues par des cinéastes comme Justine Triet avec Anatomie d’une chute ou Julia Ducournau avec Titane contribuent aussi à inspirer une nouvelle génération de créatrices.
Pour que ces avancées se transforment en une réelle égalité, il est essentiel que l’industrie du cinéma continue d’encourager la mixité dans tous les domaines et de lutter activement contre les discriminations.
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