L’Assemblée nationale se penche sur les effets psychologiques liés à TikTok

Les députés français ont voté la création d’une commission d’enquête visant à évaluer les effets psychologiques de TikTok sur les enfants et adolescents. L’initiative, portée par Laure Miller (Ensemble pour la République), vise à déterminer si l’application favorise des comportements à risque comme l’automutilation, le suicide ou la diffusion de contenus hypersexualisés.
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Avec plus de 15 millions d’utilisateurs mensuels en France, TikTok est aujourd’hui l’un des réseaux sociaux les plus influents chez les jeunes. Pourtant, il est accusé de ne pas protéger efficacement les mineurs et de posséder une modération opaque et inefficace.

Des inquiétudes autour des contenus recommandés par l’algorithme

Une étude américaine de 2022 a révélé que les jeunes en détresse recevaient jusqu’à douze fois plus de contenus liés au suicide et à l’automutilation sur TikTok. Ce constat alarmant a motivé les parlementaires à analyser l’algorithme de l’application pour comprendre comment il influence la santé mentale des adolescents.

« TikTok est une machine à sous de dopamine », a critiqué Arthur Delaporte (Parti socialiste), soulignant le rôle addictif de la plateforme.

Plusieurs familles ont déjà porté plainte contre TikTok en France. En 2024, sept familles ont saisi la justice pour provocation au suicide et diffusion de contenus incitant aux comportements dangereux.

Si la commission d’enquête ne peut pas interférer avec une affaire judiciaire en cours, elle devra néanmoins déterminer si TikTok favorise l’exposition à des contenus nocifs.

Un débat autour de la responsabilité des réseaux sociaux

Certains députés estiment que l’enquête ne devrait pas se limiter à TikTok. Arnaud Saint-Martin (La France Insoumise) a critiqué cette approche :

« Pourquoi n’envisager que les seuls effets de TikTok ? Les GAFAM américains sont tout aussi experts en matière de pratiques addictives. »

En réponse, Laure Miller a affirmé que l’enquête pourrait servir de base pour réguler d’autres réseaux sociaux.

TikTok tente de rassurer

Face aux critiques croissantes, TikTok a récemment lancé une fonctionnalité de limitation du temps d’écran pour les adolescents dans l’Union européenne. L’application affirme également coopérer avec les autorités pour répondre aux préoccupations sur la santé mentale des jeunes.

Cependant, TikTok insiste sur le fait que les problématiques soulevées ne sont pas spécifiques à sa plateforme, mais concernent l’ensemble des réseaux sociaux.

La commission d’enquête, qui pourra durer jusqu’à six mois, devra fournir des conclusions sur les dangers potentiels de TikTok et proposer, si nécessaire, des régulations adaptées.

Alors que l’influence des réseaux sociaux ne cesse de grandir, cette enquête pourrait marquer une étape importante dans la protection des jeunes face aux contenus en ligne.

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