Un tiers des jeunes de 25 à 39 ans se sentent fréquemment seuls

Selon une étude récente de la Fondation de France, plus d’un tiers des jeunes adultes entre 25 et 39 ans souffrent d’un sentiment de solitude régulier. Ce chiffre est deux fois supérieur à celui des 60-69 ans, une tranche d’âge pourtant souvent perçue comme plus vulnérable à l’isolement social. Ce constat met en évidence une problématique majeure : la solitude n’affecte pas seulement les personnes âgées, mais touche également des catégories d’âge plus jeunes, et ce, de manière accrue.
solitude jeune

Aujourd’hui, 12 % des Français de plus de 15 ans sont en situation d’isolement relationnel, c’est-à-dire qu’ils n’ont que très peu voire aucun contact physique avec leur entourage (famille, amis, collègues, voisins). Ce chiffre est en hausse par rapport à 2023, soulignant une tendance croissante à la solitude dans notre société.

Au-delà de l’isolement relationnel, 24 % des Français affirment ressentir régulièrement un sentiment de solitude, avec un pic significatif chez les 25-39 ans35 % des personnes interrogées déclarent se sentir fréquemment seules. Cette période de la vie correspond souvent à des transitions importantes (recherche de stabilité professionnelle, construction de la vie familiale, déménagements successifs), ce qui peut accentuer le sentiment d’isolement.

Parmi les principaux facteurs de solitude chez les jeunes adultes, plusieurs tendances se dégagent :

  • Une précarité accrue : l’instabilité professionnelle et financière complique l’engagement dans des relations sociales durables.
  • Des rythmes de vie intenses : entre obligations professionnelles et engagements personnels, peu de temps est disponible pour la sociabilité.
  • Une dépendance au numérique : si les réseaux sociaux permettent de rester en contact, ils ne remplacent pas le lien humain direct.
  • L’évolution des modes de vie : la mobilité accrue et la flexibilité du travail, notamment avec le télétravail, renforcent l’éloignement physique et social.

Si la tranche des 25-39 ans est particulièrement touchée par la solitude, 15 % des personnes de 40 à 59 ans sont en situation d’isolement relationnel. Cette période de la vie est souvent marquée par des événements majeurs comme :

  • Le départ des enfants du foyer, qui peut créer un vide affectif.
  • Des changements professionnels, comme une perte d’emploi ou une reconversion.
  • Des ruptures conjugales, qui peuvent entraîner un repli sur soi.

L’Ifop, dans une enquête pour l’association Astrée, met en avant un autre phénomène : les jeunes adultes de 18 à 24 ans sont les plus touchés par la solitude chronique (40 % contre 7 % chez les plus de 65 ans). Cette solitude semble être le reflet d’une transition entre l’adolescence et l’âge adulte, avec des difficultés à trouver sa place dans la société.

Les groupes les plus vulnérables à la solitude comprennent :

  • Les personnes LGBT (33 % contre 16 % des hétérosexuels), qui peuvent faire face à des situations d’exclusion ou d’incompréhension.
  • Les personnes célibataires (24 % contre 13 % des personnes en couple), souvent plus exposées à l’isolement affectif.

Le travail à distance s’est largement développé ces dernières années, et 37 % des télétravailleurs affirment ressentir davantage la solitude depuis qu’ils travaillent de chez eux. Cette diminution des interactions physiques au quotidien accentue l’isolement et la sensation de déconnexion avec le monde extérieur.

Le sentiment de solitude a des répercussions directes sur la santé mentale et le bien-être général. L’étude révèle que 76 % des personnes se sentant toujours ou souvent seules se déclarent malheureuses, contre 34 % de l’ensemble de la population. Ce mal-être peut se traduire par :

  • Une baisse de l’estime de soi et de la motivation.
  • Une augmentation des troubles anxieux et dépressifs.
  • Une détérioration de la santé physique, avec un risque accru de maladies cardiovasculaires et d’hypertension.

Plusieurs solutions existent pour réduire l’isolement et renforcer les liens sociaux :

  • Encourager les activités collectives : le sport, le bénévolat ou les loisirs artistiques favorisent les rencontres.
  • Valoriser les espaces de co-working pour les travailleurs indépendants ou en télétravail.
  • Développer des initiatives locales comme les « cafés solidaires » ou les colocations intergénérationnelles.
  • Sensibiliser les entreprises à l’importance du lien social pour le bien-être des salariés.
  • Renforcer les dispositifs de soutien psychologique pour aider les personnes isolées à surmonter leur mal-être.

La solitude des jeunes adultes est une réalité grandissante qui nécessite une prise de conscience collective. Entre isolement relationnel et sentiment de solitude, les enjeux sont multiples et appellent à des solutions adaptées à chaque situation.

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