Un changement de position officiel sur l’origine du Covid-19
La Maison Blanche a surpris en publiant récemment une page dédiée aux origines du Covid-19, affirmant que le virus pourrait être lié à une fuite de laboratoire à Wuhan, en Chine. Ce changement intervient alors que plusieurs agences américaines comme la CIA ou le FBI soutiennent déjà cette hypothèse, même si elles le font avec une confiance modérée.
Le site officiel, sous le titre « Lab Leak: The True Origins of Covid-19 », présente la thèse que le SARS-CoV-2 ne serait pas issu d’un processus naturel, mais plutôt d’un accident de laboratoire. Cela relance un débat qui reste extrêmement sensible à l’échelle internationale.
Les agences américaines partagées sur l’origine du virus
La CIA a évalué début 2025 que la pandémie provenait probablement d’un laboratoire, mais avec un niveau de confiance faible à cause du manque de preuves claires et du refus de coopération des autorités chinoises.
De son côté, le FBI a parlé d’une confiance modérée dans l’hypothèse de la fuite de laboratoire, notamment en s’appuyant sur les recherches menées à l’Institut de virologie de Wuhan et sur les problèmes de sécurité relevés dans ces installations.
Même si ces évaluations existent, la communauté scientifique reste divisée. Certaines études de 2024 montrent la présence d’animaux potentiellement vecteurs du virus sur le marché de Huanan, ce qui appuie la théorie d’une transmission naturelle.
Un contexte géopolitique tendu avec la Chine
Cette nouvelle publication intervient dans une période de fortes tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Depuis début avril, Washington a renforcé les droits de douane sur plusieurs produits chinois, et Pékin a répliqué.
Accuser la Chine d’une fuite de laboratoire permet aux États-Unis de renforcer leur position diplomatique tout en augmentant la pression dans le conflit économique en cours. Cette stratégie est aussi un moyen pour l’administration Trump de montrer sa fermeté vis-à-vis de Pékin.
Le rôle de Donald Trump dans la communication actuelle
Donald Trump a toujours défendu l’idée d’une origine en laboratoire. Le nouveau site de la Maison Blanche reprend cette position, en l’associant à de nouvelles attaques contre Anthony Fauci, l’ancien conseiller de Joe Biden.
Le site accuse Fauci d’avoir dénigré la théorie du laboratoire pour privilégier l’idée d’une origine naturelle du virus. Il est même reproché aux autorités sanitaires américaines d’avoir censuré ou ignoré les théories alternatives dès 2020.
Des accusations contre l’Institut de virologie de Wuhan
La Maison Blanche pointe directement du doigt l’Institut de virologie de Wuhan. Ce laboratoire est décrit comme un centre de recherches sur le SRAS ayant travaillé sur des expériences de gain de fonction, c’est-à-dire des modifications génétiques augmentant la dangerosité d’agents pathogènes.
Le problème serait que ces travaux se seraient déroulés avec des niveaux de sécurité insuffisants, ce qui aurait facilité l’apparition d’un incident.
Selon le site, des chercheurs de Wuhan présentaient des symptômes proches du Covid-19 dès l’automne 2019, soit plusieurs mois avant l’identification officielle du virus.
L’impact politique de cette nouvelle communication
Au-delà de la question scientifique, relancer cette théorie du laboratoire sert aussi des objectifs politiques. Cela permet à Donald Trump de consolider sa base électorale et de critiquer encore plus durement la gestion de la crise sanitaire par ses prédécesseurs.
Le site souligne également les échecs de l’OMS, accusée de s’être pliée aux intérêts chinois, et critique la réponse américaine sous l’administration Biden, jugée opaque et confuse.
Une bataille d’influence autour de l’opinion publique
Le débat sur les origines du Covid-19 est devenu un enjeu politique majeur. Le fait que la Maison Blanche affirme désormais de manière officielle la thèse d’une fuite de laboratoire montre à quel point cette question reste centrale dans la guerre d’image entre grandes puissances.
Même si le consensus scientifique sur une transmission naturelle existe toujours, la théorie de la fuite gagne du terrain, surtout auprès d’une partie du grand public américain sensible à l’idée d’une responsabilité chinoise.
