Justin P, 16 ans, a été interné en psychiatrie

Ce jeudi 24 avril, la ville de Nantes a été le théâtre d’un drame qui continue de choquer l’opinion publique. Justin P., âgé de 16 ans, scolarisé en classe de seconde dans le groupe scolaire privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, a poignardé quatre camarades, causant la mort d’une lycéenne. Trois autres élèves ont été blessés, l’un d’eux est encore dans un état préoccupant.
Justin P 16 ans

L’adolescent a été maîtrisé par le personnel éducatif avant l’arrivée des forces de l’ordre. Son profil intrigue : élève discret, il n’était connu d’aucun service de police ou de renseignement.

Un jeune en détresse psychologique

Juste après son arrestation, Justin a été interné en psychiatrie. Le procureur de la République, Antoine Leroy, a précisé que l’état de santé mentale du jeune homme était incompatible avec la garde à vue. Un examen psychiatrique a conduit à cette décision d’hospitalisation sous contrainte.

Des proches évoquent un adolescent très isolé, parfois mal à l’aise à l’école, préférant la compagnie d’élèves plus âgés pour se sentir en sécurité. Plusieurs camarades parlent de comportements étranges et d’une forme de mal-être permanent.

Un « manifeste » envoyé à ses camarades avant l’attaque

Quelques heures avant de passer à l’acte, Justin a envoyé un mail à tous les élèves de seconde contenant un document intitulé L’action immunitaire. Ce texte de 13 pages critique la mondialisation, l’aliénation sociale et parle d’écocide globalisé. Le ton est alarmiste, le message confus mais structuré, avec une volonté claire de dénonciation.

Le document se termine par une réflexion autour du Misanthrope de Pieter Brueghel, illustrant une vision du monde marquée par la désillusion et l’isolement.

Des signaux d’alerte non pris au sérieux

Certains élèves affirment que Justin parlait de révolution, de guerre, de nazisme depuis longtemps. Il aurait même partagé des dessins à la gloire du IIIe Reich. Ces propos auraient alerté certains, mais aucune alerte formelle n’aurait été lancée.

Avant les faits, il aurait supprimé tous ses comptes sur les réseaux sociaux. Plusieurs amis affirment qu’il leur a dit au revoir de manière étrange quelques jours avant l’attaque. Un comportement qui, avec du recul, résonne comme un adieu prémédité.

Des réactions politiques immédiates

Le président Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité avec les victimes et salué le courage des professeurs qui ont maîtrisé l’agresseur. Le haut-commissaire François Bayrou a suggéré d’installer des portiques de sécurité dans les établissements scolaires.

Pour lui, cette attaque n’est pas un incident isolé, mais un fait de société révélateur d’un malaise plus profond. La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, a souligné l’urgence d’évaluer la situation mentale des élèves à risque.

Un profil inconnu des services, mais pas de ses camarades

Justin n’avait aucun antécédent judiciaire. Pourtant, certains signaux auraient pu alerter. Le jour du drame, il portait un foulard, un casque, des lunettes de soleil et avait dans son sac deux couteaux ainsi qu’un pistolet factice.

Le geste était visiblement prémédité. Il connaissait bien l’établissement, où il était scolarisé, tout comme sa sœur. Un proche résume :

On voulait l’aider, mais il ne voulait pas. Au bout d’un moment, on ne peut rien faire.

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