Gisèle Pelicot dépose plainte contre Paris Match

Gisèle Pelicot, figure médiatique depuis l’affaire des viols de Mazan, a décidé de poursuivre en justice l’hebdomadaire Paris Match. Le magazine aurait diffusé dans son édition du 17 avril plusieurs clichés pris à son insu, alors qu’elle déambulait dans la ville où elle réside aujourd’hui.
Gisèle Pélicot Paris Match

Sur ces images, on la voit accompagnée d’un homme présenté comme son nouveau compagnon, ce qui a suffi à déclencher une vive réaction de ses avocats. D’après eux, cette publication constitue une atteinte directe à sa vie privée ainsi qu’à son droit à l’image.

Une action judiciaire engagée

L’assignation a été déposée auprès du tribunal judiciaire de Nanterre, où l’affaire sera examinée le 11 juin à 13h30. Les avocats de Gisèle Pelicot, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, dénoncent une forme de mépris envers le consentement de leur cliente.

Ils estiment que Paris Match a délibérément ignoré une mise en demeure reçue avant la publication. Le magazine est aujourd’hui visé par une demande de 30 000 euros de dommages et intérêts ainsi que par l’exigence de voir la condamnation éventuelle publiée à sa une.

Pour la défense de Mme Pelicot, l’enjeu dépasse le simple cadre d’une photo volée. Il s’agit d’une question de consentement, mais aussi de contrôle de sa propre histoire. Selon eux, le magazine a violé ce principe fondamental en choisissant de publier des images privées sans autorisation.

« Paris Match a estimé qu’il pouvait décider à la place de Gisèle ce qui pouvait être rendu public ou non », ont-ils déclaré. Une position qui remet en cause, selon eux, la liberté de disposer de sa propre image après un combat judiciaire déjà éprouvant.

Une femme marquée par un procès hors normes

Gisèle Pelicot a été projetée sous les projecteurs médiatiques après avoir refusé le huis clos lors du procès des viols de Mazan, entre septembre et décembre 2024. Pendant dix ans, elle a été victime de viols répétés de la part de son ex-mari, qui l’avait droguée, ainsi que d’une cinquantaine d’hommes inconnus recrutés sur internet.

Sa décision de témoigner publiquement avait pour but de faire « changer la honte de camp », selon ses mots. Un geste fort qui lui a valu une reconnaissance internationale. En avril, elle a été nommée parmi les 100 personnalités les plus influentes de 2025 par le magazine américain Time.

Des rumeurs sur HBO démenties

Parallèlement à cette plainte, des rumeurs ont circulé concernant un supposé projet d’adaptation audiovisuelle de son histoire par la plateforme HBO. Une information que son avocat a formellement démentie, affirmant qu’aucun contrat n’avait été signé.

Il a précisé que l’objectif principal de Gisèle aujourd’hui est de se reconstruire et de travailler sur l’écriture de son livre, dans lequel elle souhaite garder la main sur la manière dont elle raconte son parcours.

Cette assignation met en lumière un débat sensible : jusqu’où les médias peuvent-ils aller au nom de l’information ? Entre le droit à l’information du public et le droit fondamental à la vie privée, la frontière est parfois mince. Pour les soutiens de Gisèle Pelicot, cette publication dépasse clairement la ligne rouge.

Contacté à plusieurs reprises par l’AFP, Paris Match n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.

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