Kenza Benchrif, plus connue sous le pseudonyme de Poupette Kenza, a récemment déclenché une vive polémique après avoir tenu des propos antisémites sur son compte Instagram. Suivie par plus d’un million de personnes, l’influenceuse française est désormais sous le feu des critiques et des actions légales. La Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) a rapidement réagi en signalant ses déclarations au procureur de la République.
Origine de la Polémique et Réactions Immédiates
Le mercredi 15 mai 2024, Poupette Kenza a publié une story sur Instagram dans laquelle elle exprimait son point de vue sur le conflit israélo-palestinien et les appels au boycott d’Israël. Elle a déclaré : « Je suis pro-palestinienne, je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juive. (…) Je n’ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif ou quoi que ce soit. » Ces propos ont été largement perçus comme antisémites, provoquant une onde de choc sur les réseaux sociaux et au-delà.
En réponse, Aurore Bergé, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, a rappelé sur la plateforme X que « boycotter des personnes en raison de leur identité ou religion est illégal ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a également réagi en déposant une plainte pour « incitation à la haine et à la discrimination ». Selon l’UEJF, « de tels propos haineux diffusés à plus d’un million d’abonnés mettent en danger les juifs ». Parallèlement, le député Arthur Delaporte (Calvados, Parti socialiste) a signalé ces propos à Pharos, la plateforme de signalement des contenus illicites sur internet.
Réactions et Excuses Publiques de Poupette Kenza
Face à la montée de l’indignation, Kenza Benchrif a tenté de rectifier ses propos en publiant une nouvelle vidéo peu de temps après. Dans celle-ci, elle a affirmé qu’elle s’était « mal exprimée » et précisé : « Je n’ai rien contre les juifs, j’en ai juste contre les sionistes et ceux qui financent le génocide, ceux qui financent ce massacre. »
Malgré ces excuses, le compte Instagram de Poupette Kenza a été temporairement désactivé. Sollicité par l’Agence France-Presse, le réseau social Meta n’a pas fourni de commentaire sur les raisons de cette désactivation. Quelques heures plus tard, son profil était réactivé, accompagné d’un message écrit d’excuses où elle reconnaît une « faute grave, mais involontaire ». Elle critique également la Dilcrah, accusant le gouvernement français de l’utiliser à des fins politiques et se plaint d’une « vague de haine, de violence et de harcèlement sans précédent, accompagnée de menaces de mort et de viol ».
Antécédents Judiciaires et Influence Éthique
Ce n’est pas la première fois que Poupette Kenza se trouve impliquée dans des controverses judiciaires. À l’été 2023, elle avait été sanctionnée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour « pratiques commerciales trompeuses ». Elle avait promu un produit de blanchiment des dents interdit en France, ce qui lui avait valu une amende de 50 000 euros dans le cadre d’une transaction pénale.
Répercussions et Responsabilité des Influenceurs
Cette affaire met en lumière les responsabilités accrues des influenceurs sur les réseaux sociaux, dont les propos peuvent avoir des répercussions significatives sur leurs audiences et la société en général. La capacité des influenceurs à façonner l’opinion publique et à influencer le comportement de leurs followers soulève des questions cruciales sur l’éthique et les limites de leur discours. Les événements récents soulignent l’importance d’une régulation stricte et d’une prise de conscience accrue parmi les influenceurs de leur impact potentiel.
La polémique entourant Kenza Benchrif illustre les défis complexes liés à la liberté d’expression et aux responsabilités sociales dans l’ère numérique.