Une mobilisation pour plus de filles dans les sciences
À peine 25 % des élèves en filières d’ingénierie ou du numérique sont des filles. Un chiffre qui stagne depuis plus de vingt ans. Pour changer cette réalité, le gouvernement lance un plan ambitieux : le plan « filles et maths ».
Premières inégalités dès l’école primaire
Dès le CP, les filles montrent autant d’intérêt que les garçons pour les maths. Mais ce goût décroît rapidement, creusant un écart tout au long de la scolarité. Ce phénomène est amplifié par des stéréotypes de genre très présents à l’école comme à la maison.
Le plan prévoit que tous les enseignants soient formés aux stéréotypes de genre d’ici 2028. Dès la rentrée 2025, une sensibilisation de deux heures devra être menée dans chaque établissement.
Des formations plus approfondies seront lancées pour 370 000 professeurs des écoles, 24 000 professeurs de maths en collège et 12 000 en lycée. Objectif : interroger les pratiques pédagogiques, comme le fait d’interroger plus souvent les garçons ou de qualifier les filles de « consciencieuses » et les garçons de « brillants ».
Revaloriser la place des filles dans les maths au lycée
Les chiffres sont parlants : si 48 % des filles choisissent la spécialité maths en première, elles ne sont plus que 42 % en terminale et seulement 33 % à prendre l’option maths expertes.
Le ministère vise la parité d’ici 2030 en spécialité maths terminale. Cela signifie +30 000 filles dans cette spécialité par rapport à aujourd’hui, avec une progression de 5 000 élèves supplémentaires par an.
Les chefs d’établissement et enseignants seront invités à encourager activement les lycéennes à choisir et maintenir la spécialité maths, et à envisager l’option maths expertes.
Des quotas en prépa scientifique ?
Actuellement, certaines classes préparatoires scientifiques comptent moins de 10 % de filles. Le gouvernement soutient les objectifs suivants : 20 % de filles par classe en 2026 et 30 % en 2030. Même si le mot « quota » n’est pas assumé, ces objectifs chiffrés marquent un tournant.
Inspirer les lycéennes avec des rôles modèles
Un troisième pilier du plan consiste à organiser chaque année des rencontres entre des lycéennes et des femmes ingénieures ou scientifiques. Ce dispositif sera testé en 2025-2026 avant une généralisation en 2026-2027.
Des partenariats seront établis avec des écoles, des entreprises et des associations pour constituer un réseau de témoignages féminins inspirants. L’objectif : briser les barrières mentales et ouvrir le champ des possibles.
Et au-delà du lycée ?
Le gouvernement compte aussi agir sur l’enseignement supérieur, avec une concertation ouverte entre France Universités, la Conférence des grandes écoles et la Conférence des écoles d’ingénieurs.
Des licences bi-disciplinaires pourraient être créées pour associer les maths à d’autres domaines attirant davantage de filles. Objectif : diversifier les profils tout en maintenant un haut niveau scientifique.
Le plan prévoit aussi de sanctuariser les 54 heures annuelles dédiées à l’orientation au lycée, pour mieux accompagner les élèves dans leurs choix, en luttant contre les stéréotypes de genre dès le collège.