Dans une publication sur Instagram, l’international égyptien (47 sélections, 13 buts) a expliqué que :
certaines valeurs profondément ancrées, liées à mes origines et à ma foi, rendent ma participation à cette initiative difficile
Il affirme qu’il ne rejette personne, mais reste fidèle à ce qui le constitue. Le club nantais, fidèle à sa ligne de conduite, a une nouvelle fois choisi de le sanctionner financièrement, comme lors des deux saisons précédentes.
Une réponse politique directe de Jordan Bardella
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a réagi sans ménagement. Sur X, il a publié :
Je suis homophobe car islamiste aurait été plus concis et plus clair
Un message choc qui associe directement religion musulmane et homophobie, créant un climat de tension entre la sphère sportive et le débat politique.
Cette déclaration est loin d’être anodine. En liant la foi de Mohamed à une posture jugée discriminatoire, Bardella relance le débat sur la compatibilité entre convictions religieuses et valeurs de la République. Ses propos ont été massivement commentés, entre soutien de ses partisans et critiques dénonçant une instrumentalisation politique d’un geste individuel.
Une initiative symbolique pour la Ligue 1
Depuis plusieurs années, la LFP consacre l’ultime journée de championnat à la lutte contre l’homophobie. Brassards arc-en-ciel, campagnes de sensibilisation et messages de soutien sont au programme. Cette année encore, les clubs sont appelés à participer à cette mobilisation. Le refus de Mostafa Mohamed contraste avec la dynamique promue par les instances du football professionnel.
Le FC Nantes, en difficulté sportive et menacé de relégation, doit se passer d’un de ses attaquants titulaires pour un match crucial contre Montpellier. Le club a décidé que l’amende infligée à Mohamed serait reversée à une association de lutte contre l’homophobie.
Des réactions politiques en série
La ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a réagi également sur X :
Dans la République française, la foi n’est pas au-dessus de la loi. L’homophobie n’est pas une sensibilité, c’est un délit
Elle appelle à des sanctions plus strictes pour les joueurs refusant de participer à ces journées.
Certains analystes voient dans la prise de position de Bardella une stratégie pour mobiliser son électorat autour de valeurs républicaines sécuritaires et d’un discours anti-islam politique. D’autres y voient une manière de renforcer la présence du RN dans les débats sociétaux, en profitant d’une actualité sportivo-médiatique sensible.
La foi, la loi et le terrain
Mostafa Mohamed persiste dans sa démarche, qu’il juge personnelle et intègre. Il affirme croire au respect mutuel et à la coexistence pacifique entre convictions individuelles et vie en société. Cette position ne fait pourtant pas l’unanimité, et révèle les fractures entre liberté de croyance, obligations collectives et engagements citoyens.
Le débat est donc loin d’être clos, d’autant que le joueur n’exclut pas de maintenir cette ligne de conduite tant qu’elle restera cohérente avec ses principes. En attendant, la Ligue 1 continue sa campagne contre les discriminations, et les prises de parole comme celle de Bardella font désormais partie intégrante de l’écho médiatique de ces initiatives.