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Un jeune homme mis en examen pour un meurtre homophobe

Un drame s’est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi dans la commune de Morteau (Doubs). Un jeune homme de 21 ans a été mis en examen pour homicide volontaire aggravé, un crime qui aurait été motivé par l’orientation sexuelle de la victime, un cuisinier de 59 ans. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect, déjà connu des forces de l’ordre, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Les faits ont débuté dans un bar de Morteau, où la victime, un homme de 59 ans résidant à Montlebon, avait rejoint un groupe de jeunes pour partager un verre après son service. Selon les témoins présents, le cuisinier aurait fait des avances au jeune homme de 21 ans. Quelques instants plus tard, les deux hommes quittent l’établissement ensemble sans signe apparent de tension. Toutefois, la situation dégénère rapidement : aux alentours de minuit, des passants alertent les autorités après avoir observé le jeune homme en train de frapper violemment le quinquagénaire, une agression qui lui sera fatale.

Alertés par les témoins, les gendarmes arrivent rapidement sur place accompagnés des secours. Malgré leurs efforts pour tenter de réanimer la victime, celle-ci est déclarée décédée sur les lieux. Pendant ce temps, les gendarmes repèrent un individu à proximité dont les chaussures sont maculées de sang. Le suspect, un jeune homme de 21 ans, reconnaît avoir agressé le cuisinier en le rouant de coups, principalement au niveau de la tête. Il explique être rentré chez lui après l’attaque pour se changer avant de revenir sur les lieux du crime.

L’enquête menée par la brigade de recherches de Pontarlier révèle un élément troublant : le suspect a filmé l’agression. Trois vidéos ont été découvertes dans son téléphone, chacune documentant une partie de l’agression. Sur la première vidéo, la victime apparaît assise, le visage ensanglanté. Dans la seconde, elle est allongée au sol, émettant encore quelques sons, tandis que dans la troisième, elle ne réagit plus aux coups. Selon Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, ces vidéos témoignent d’un déchaînement de violence extrême. Le suspect commente même ses actions sur les vidéos, en insultant la victime.

Lors de sa garde à vue, le jeune homme a expliqué que les avances de la victime avaient provoqué chez lui une colère incontrôlable, exacerbée par la consommation d’alcool et de cannabis. Cet acte de violence extrême a pris une tournure particulièrement tragique et choquante pour la famille de la victime, notamment pour sa mère, qui est aujourd’hui accablée de chagrin. Selon le procureur, la mère a décrit son fils comme un homme sans relation affective stable, ce qui rend cette perte encore plus douloureuse pour elle.

Le jeune homme mis en examen n’en est pas à sa première confrontation avec la justice. Déjà condamné par le passé pour des violences avec arme, il était également en attente d’un jugement pour d’autres faits de violence qui devaient être examinés en novembre. Les enquêteurs et la justice doivent maintenant déterminer avec précision les circonstances de cet acte criminel, afin de rendre justice à la victime.

Cette affaire suscite une vive émotion et une profonde indignation, notamment dans les milieux associatifs. L’association STOP Homophobie a exprimé son soutien à la famille et aux proches de la victime, rappelant la nécessité de lutter contre les actes de violence homophobe. Dans son communiqué, l’association dénonce fermement cet acte de barbarie et appelle les pouvoirs publics à renforcer les dispositifs de sensibilisation et de prévention contre la haine homophobe.