Le fin du « zéro taxe » pour les colis de moins de 150 euros
C’est une petite révolution dans le monde du shopping en ligne. Jusqu’à présent, une règle douanière (l’exemption « de minimis ») permettait aux colis d’une valeur inférieure à 150 euros d’entrer en Europe sans droits de douane. Résultat : 4,6 milliards de petits paquets ont inondé le marché en 2024, dont 91 % venant de Chine. C’est l’équivalent de 145 colis par seconde !
Face à ce volume ingérable et à ce que les ministres européens qualifient de « concurrence déloyale », les 27 pays de l’UE se sont mis d’accord ce vendredi 12 décembre. Le but ? Rétablir l’équité avec les commerçants locaux qui, eux, paient toutes les taxes.
Combien allez-vous payer exactement ? (Sortez la calculette)
C’est là que ça se corse. Il n’y a pas une, mais potentiellement deux lignes qui vont s’ajouter à votre facture. Voici le scénario le plus probable qui se dessine :
- La taxe européenne (dès le 1er juillet 2026) : Un forfait fixe de 3 euros sera appliqué par l’UE.
- La taxe française (dès le 1er janvier 2026) : En attendant l’Europe, la France veut dégainer la première avec des « frais de gestion ». Le montant est actuellement débattu au Parlement : le gouvernement proposait 2 euros, mais le Sénat pousse pour 5 euros.
Concrètement, si les deux mesures se cumulent temporairement ou si la France maintient sa ligne, votre petit colis à 10 euros pourrait vous coûter entre 5 et 8 euros de taxes supplémentaires.
Attention au piège des « catégories »
La taxe européenne de 3 euros a une subtilité importante qu’il faut connaître pour optimiser vos commandes. Elle ne s’applique pas par « colis » au sens strict, mais par catégorie d’article présente dans le colis.
Si vous commandez 10 t-shirts identiques, vous ne paierez qu’une seule fois la taxe de 3 euros (car c’est une seule catégorie). En revanche, si vous commandez un t-shirt ET une bougie, cela compte pour deux catégories différentes. L’addition sera donc de 3 + 3 = 6 euros de droits de douane.
Le calendrier des augmentations à retenir
Pour ne pas être pris au dépourvu, voici les dates clés qui vont changer vos habitudes d’achat l’année prochaine :
- 1er janvier 2026 : Possible entrée en vigueur de la taxe française (2 à 5 euros) si le budget est voté en l’état.
- 1er juillet 2026 : Application officielle de la taxe douanière européenne de 3 euros.
- 1er novembre 2026 : L’UE devrait harmoniser les « frais de gestion » (environ 2 à 4 euros) pour remplacer les dispositifs nationaux.
Pourquoi cet acharnement maintenant ?
Au-delà de l’aspect économique, Bruxelles et Paris pointent du doigt la sécurité. Avec des milliards de colis qui arrivent, les douaniers sont noyés et ne peuvent pas contrôler la conformité des produits. Le ministre français de l’Économie, Roland Lescure, a notamment rappelé les récents scandales liés à la vente d’armes ou de produits dangereux sur ces plateformes. Cette taxe vise donc à dissuader les achats compulsifs de très faible valeur et à financer de meilleurs contrôles.
