Héritage : jusqu’à 60 % de taxation en France selon le lien de parenté

En France, la fiscalité sur l’héritage reste l’une des plus élevées d’Europe. Le taux d’imposition peut atteindre 60 % selon le degré de parenté entre le défunt et l’héritier. Si l’on est enfant, parent ou petit-enfant, les droits de succession grimpent à 45 % au-delà de 1 805 677 €. Pour les frères et sœurs, tout montant supérieur à 24 430 € peut être taxé à ce même taux.
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Mais pour les cousins germains, c’est encore pire : ils passent directement à 55 %. Et pour tous les autres héritiers, sans lien direct ou très éloigné, le taux monte à 60 %. Oui, c’est plus que la moitié de l’héritage qui peut partir en impôt.

Les abattements en fonction du lien de parenté

Heureusement, des abattements sont prévus pour atténuer cette pression fiscale. Chaque enfant ou parent peut déduire 100 000 € de l’héritage avant imposition. Les frères et sœurs ont droit à 15 932 €, les neveux et nièces à 7 967 € et les autres personnes seulement 1 594 €.

Il existe aussi un abattement spécial pour les personnes en situation de handicap, fixé à 159 325 €, cumulable sous certaines conditions. Mais attention : ces abattements sont remis à zéro tous les 15 ans seulement. Si une donation a déjà eu lieu dans ce délai, elle est prise en compte dans le calcul.

Exemple concret

Un parent transmet 300 000 € à son enfant. L’abattement de 100 000 € est appliqué. L’enfant devra donc payer des droits sur les 200 000 € restants, selon le barème progressif en vigueur.

Des écarts majeurs en Europe et dans le monde

La France n’est pas seule à imposer les successions, mais elle fait partie des pays les plus stricts. À l’inverse, des pays comme la Suède, la Lettonie, l’Estonie ou encore la Roumanie ont tout simplement supprimé les droits de succession.

En Australie et en Nouvelle-Zélande, ces taxes n’existent plus depuis les années 80-90. L’Italie applique un taux beaucoup plus doux, entre 4 % et 8 % selon le lien familial. Même le Royaume-Uni, souvent cité pour sa rigueur, plafonne à 40 % au-delà d’un certain seuil.

Des records ailleurs en Europe

Certains pays font encore plus fort. En Espagne, selon la région, les taux peuvent grimper à 87,6 %. En Belgique, ils varient selon les régions et les liens familiaux, pouvant aller jusqu’à 80 %. Le Danemark atteint plus de 52 % dans certains cas, et le Luxembourg monte à 48 %.

L’appel à une réforme plus équitable

Face à ces écarts, l’OCDE encourage depuis plusieurs années une fiscalité plus progressive pour les successions. L’objectif est de réduire les inégalités de patrimoine sans pénaliser les familles les plus modestes.

En France, ce débat reste très sensible. Pour certains, cet impôt est juste, car il touche les grandes fortunes. Pour d’autres, il revient à taxer une seconde fois un argent déjà imposé durant toute une vie. La question de l’héritage équitable reste donc ouverte, et fortement débattue à chaque campagne présidentielle.

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