La Cour des comptes dresse un constat sévère d’échec de l’école primaire

La Cour des comptes vient de publier un rapport critique sur l’état de l’école primaire en France. Selon ce document, le niveau des élèves est aujourd’hui jugé « inacceptable », avec des compétences de base non acquises pour une part importante des enfants.
Cour des comptes école primaire

En classe de sixième, un tiers des élèves rencontre encore des difficultés en lecture, et un quart en mathématiques. Les enquêtes internationales placent la France parmi les derniers pays d’Europe dans ces domaines. Ces résultats sont d’autant plus frappants que les dépenses par élève ont progressé ces dix dernières années.

Malgré un budget de 52 milliards d’euros en 2022, soit 2 % du PIB, les performances restent faibles. Le rapport dénonce une répartition des moyens peu efficace, notamment dans les zones défavorisées.

Des inégalités sociales de plus en plus marquées

La Cour met en lumière une aggravation des inégalités entre les enfants de cadres et ceux d’ouvriers. L’écart de réussite atteint 30 %, et les dispositifs existants ne parviennent pas à corriger ce fossé.

Si le dédoublement des classes en CP et CE1 dans les zones prioritaires a permis quelques progrès, il ne suffit pas à combler les retards. Le rapport souligne que l’effet reste marginal au collège.

La semaine de quatre jours pointée du doigt

Depuis 2018, la plupart des communes ont adopté une semaine scolaire de quatre jours, un choix que la Cour juge néfaste pour les enfants. Cette organisation entraîne une densité excessive des apprentissages et une fatigue accrue des élèves.

La semaine de quatre jours a été généralisée sans qu’aucune étude d’impact ne soit menée. La Cour regrette ce manque d’analyse et rappelle que la majorité des pays de l’OCDE maintient une semaine de cinq jours.

Une gouvernance à revoir

Le rapport insiste sur la nécessité de clarifier le rôle du directeur d’école. Ce poste manque aujourd’hui de moyens pour piloter efficacement les équipes pédagogiques et gérer les relations avec les collectivités.

La Cour propose de créer un statut spécifique pour les directeurs, avec une décharge de classe plus large et des compétences renforcées pour animer le projet d’école et collaborer avec les acteurs locaux.

Adapter l’école à la baisse des effectifs

La France comptera 350 000 élèves de moins d’ici 2028. Cette évolution démographique est l’occasion de repénser l’organisation scolaire : classes moins chargées, meilleure personnalisation de l’accompagnement, modernisation des bâtiments.

La Cour encourage le développement des regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI), en particulier dans les petites communes. Cela permettrait de mutualiser les moyens et de garantir une meilleure continuité pédagogique.

Des pistes pour améliorer la situation

Parmi les recommandations du rapport, figurent la réforme du recrutement des professeurs des écoles, une meilleure utilisation du numérique en classe et l’intégration de l’enjeu écologique dans les infrastructures scolaires.

La Cour suggère d’associer des avantages en mutation pour inciter les enseignants à aller temporairement dans les zones en tension, et de moderniser la formation initiale.

Il est aussi question de transformer les bâtiments en lieux adaptés aux besoins des enfants, notamment en améliorant les cours de récréation pour en faire des espaces d’apprentissage et de socialisation.

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar