Une phrase de trop dans son spectacle « Renaissance »
Depuis son retour sur scène avec le spectacle « Renaissance », Mustapha El Atrassi se retrouve au centre d’une tourmente. Une blague particulièrement provocatrice a provoqué un choc chez de nombreux spectateurs. L’humoriste a déclaré :
Tout le temps qu’on perd à s’insulter entre Marocains et Algériens, c’est du temps perdu à insulter les gwers
un terme péjoratif visant les personnes blanches. Cette phrase, filmée et relayée sur les réseaux sociaux, a immédiatement enflammé la toile.
Marion Maréchal, eurodéputée, a rapidement annoncé qu’elle saisissait la justice pour incitation à la haine raciale. L’affaire prend de l’ampleur, notamment parce que Mustapha El Atrassi ne semble pas chercher à calmer le jeu. Il a même reposté les critiques avec un emoji en forme de cœur, assumant pleinement ses propos.
Amale El Atrassi s’oppose publiquement à son frère
La prise de parole la plus inattendue vient de sa propre sœur. Amale El Atrassi, essayiste et autrice du livre Louve musulmane, a publié un message percutant dans lequel elle dénonce les mots de son frère. Elle commence son message en l’appelant son « pseudo frère » et poursuit en affirmant que c’est grâce à la France qu’il a pu réussir.
Elle rappelle que Laurent Ruquier et Catherine Barma lui ont tendu la main, et se demande comment on peut être aussi ingrat. Amale El Atrassi insiste aussi sur son attachement à la France et dit à ses détracteurs :
Vous ne trouverez aucun passage dans mon récit autobiographique où je crache sur la France. J’aime ce pays qui m’a vue naître, grandir et m’émanciper.
Un humour provocant devenu une marque de fabrique
Ce n’est pas la première fois que Mustapha El Atrassi flirte avec les limites de l’humour. Depuis ses débuts, il s’est construit une image de trublion sans filtre, à l’aise avec la provocation. Après avoir été révélé par le Jamel Comedy Club, il a collaboré avec Laurent Ruquier avant d’être évincé pour comportement déplacé.
Sur scène, il cible souvent toutes les communautés, y compris la sienne. Mais dans « Renaissance », les attaques contre les blancs sont devenues récurrentes. À titre d’exemple, une autre phrase extraite du spectacle dit :
Tu vas payer pour la Zoubida, sale bâtard.
Cette référence à une chanson caricaturale des années 90 choque une partie de la salle, et fait rire une autre.
Une manifestation devant le théâtre de l’Européen
La polémique dépasse désormais le cadre des réseaux sociaux. Le collectif identitaire Les Natifs a manifesté devant le théâtre L’Européen à Paris, demandant que l’humoriste soit déchu de la nationalité française. Ils l’accusent de :
prendre plaisir à attiser la haine envers le peuple autochtone de France
Les manifestants ont brandi une banderole avec l’inscription :
Atrassi bouffon, les gwers te remigreront.
Ce type de réaction montre à quel point la tension autour de ces propos est élevée. Le débat sur la liberté d’expression est relancé, mais cette fois, dans un contexte hautement politique.
Le rôle des réseaux sociaux dans l’amplification du scandale
Sur X, les extraits du spectacle circulent en boucle. Des personnalités politiques, des médias d’opinion, mais aussi de simples utilisateurs dénoncent ce qui est perçu comme du racisme anti-blanc décomplexé. La polémique enfle d’heure en heure, rendant toute sortie médiatique explosive.
L’attitude de Mustapha El Atrassi n’aide pas à calmer les esprits. À chaque nouvelle critique, il répond avec ironie. Pour lui, l’objectif semble plus de provoquer que de faire rire, quitte à perdre une partie du public en route.
Une rupture familiale ancienne et profonde
Amale El Atrassi ne se contente pas de désavouer son frère pour ses propos. Elle évoque aussi une relation familiale brisée depuis longtemps. Dans son autobiographie, elle raconte une enfance marquée par la violence, les abus, et la fuite. Envoyée en France travestie, sans papiers, elle a connu la rue et la prison.
Elle accuse Mustapha de l’avoir fait boycotter par les médias à la sortie de son livre. Depuis, elle n’a plus aucun lien avec sa famille. Sa prise de parole est donc aussi une manière de se dissocier radicalement de l’image publique que renvoie son frère aujourd’hui.