Le rêve d’une première année de médecine
Matthieu : Depuis la première, mon objectif était clair : devenir médecin. J’ai bossé, j’ai renoncé à pas mal de sorties, j’ai misé sur un dossier solide. Résultat : une moyenne autour de 15/20, des appréciations plutôt positives, un engagement dans un projet solidaire… Bref, j’y ai cru. Alors quand les résultats sont tombés ce 3 juin à 19h, j’étais prêt. Ou du moins, je pensais l’être.
3000e : trop loin ou encore possible ?
Matthieu : Ce classement, c’est comme un chiffre qu’on ne comprend pas tout de suite. On regarde, on actualise, on vérifie… Et on finit par accepter. Je suis 3000e. Et après ? En réalité, ce n’est pas complètement foutu. Chaque année, des étudiants classés bien plus loin finissent par recevoir une proposition. L’an dernier, la fac a appelé des candidats jusqu’au rang 4800. Alors forcément, ça donne un peu d’espoir.
Le jeu de la patience commence
Matthieu : Depuis ce fameux soir, j’ai activé le mode actualisation compulsive. Plusieurs fois par jour, je me connecte, je scrute l’évolution. Est-ce que je monte ? Est-ce que des places se libèrent ? Est-ce que les autres candidats répondent ? Tout est suspendu aux décisions des autres. C’est frustrant, mais c’est le système. Et sur les réseaux, on est des centaines dans le même cas. Des dizaines de messages chaque heure. Certains lâchent prise, d’autres s’accrochent. Moi, j’espère encore.
Les plans B, entre choix et compromis
Matthieu : Heureusement (ou pas), je n’avais pas misé que sur la PASS. J’ai aussi candidaté en LAS biologie dans une autre université. Là, je suis mieux classé, autour de la 1200e place, ce qui me laisse un peu plus de marge. C’est une option sérieuse, même si moins directe. Et puis, il y a ce vœu dans une prépa bio, validé sans problème. Mais est-ce que j’ai vraiment envie d’en passer par là, alors que mon rêve, c’était de commencer directement la médecine ?
Sur les réseaux : l’attente devient collective
Matthieu : Sur TikTok, Twitter ou Insta, c’est devenu un sujet central. Les stories « libérez vos vœux », les mèmes sur les gens admis partout qui bloquent 10 places en même temps, les témoignages d’attente… C’est à la fois rassurant de ne pas être seul, mais aussi angoissant. Parce que tout le monde est dans la même course contre la montre. Et parfois, on se compare un peu trop. « Lui est 1500e et stresse, alors que moi je suis 3000e… »
Et maintenant, quoi ?
Matthieu : Chaque jour, je pèse mes options. J’en parle avec mes parents, mes amis, mes profs. Tout le monde dit la même chose : « Attends un peu, tu verras, ça va bouger ». Peut-être. Peut-être pas. Mais pour l’instant, je suis dans ce flou total, entre envie d’y croire et peur de devoir faire une croix sur mon projet. Je sais que d’autres auraient voulu être à ma place. Et moi, j’espère que ce 3000e rang ne sera qu’une étape avant un vrai « oui ».
Le stress post-Parcoursup, un passage obligé ?
Matthieu : Ce moment entre les résultats et la phase d’admission, c’est un ascenseur émotionnel constant. On passe de l’angoisse à l’espoir, du doute à l’excitation. Ce n’est pas juste un classement, c’est des mois d’efforts qui se jouent là. Ce n’est pas une note, c’est un futur. Et c’est cette pression silencieuse que beaucoup de lycéens vivent en ce moment, souvent dans leur coin.
Un conseil : garde la tête froide
Matthieu : Ce que j’ai appris ? Ne pas paniquer trop vite. Oui, 3000e, c’est loin. Mais dans ce système où tout est mouvement, rien n’est figé. Et surtout, il y a toujours plusieurs chemins possibles. La médecine ne s’arrête pas à la PASS. Le rêve peut prendre d’autres formes. En attendant, je reste connecté, j’essaie de ne pas trop me comparer, et je continue d’espérer un « oui ». Même si ça doit prendre du temps.
