Macron promet d’interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans

Emmanuel Macron a annoncé vouloir interdire l’accès aux réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans. Cette mesure, motivée par des inquiétudes croissantes autour de la santé mentale des adolescents et de leur exposition à des contenus violents ou inappropriés, pourrait être mise en œuvre dans les prochains mois, avec ou sans accord européen.
MAcron réseaux sociaux France

Une réaction directe à un drame

Cette déclaration intervient juste après un fait divers dramatique : une surveillante d’un collège a été poignardée par un élève de 14 ans à Nogent. Pour le président, il devient urgent de protéger les jeunes des dérives liées aux plateformes. Il souhaite un encadrement strict de leur utilisation, notamment en limitant leur accès selon l’âge.

L’idée n’est pas totalement nouvelle. L’Australie a déjà adopté une législation pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans. La France pourrait suivre ce modèle, avec un seuil fixé à 15 ans. Emmanuel Macron espère d’abord une initiative à l’échelle de l’Union européenne, mais assure que la France prendra ses responsabilités en cas d’inaction des autres pays membres.

La principale difficulté reste l’application technique de cette interdiction. Aujourd’hui, de nombreux mineurs contournent facilement les limites d’âge en mentant lors de l’inscription. Mettre en place un système fiable de vérification impliquerait de nouveaux outils numériques, comme la reconnaissance faciale ou la validation par des tiers de confiance, soulevant de vraies questions sur le respect de la vie privée.

Des critiques sur la faisabilité

Des experts du numérique et des chercheurs en sciences sociales estiment que cette annonce pourrait être difficile à appliquer. Pour eux, interdire totalement les réseaux à cette tranche d’âge risquerait de rendre leur usage encore plus invisible et incontrôlé. Beaucoup défendent plutôt une régulation renforcée et un meilleur accompagnement éducatif sur les usages numériques.

En France, une loi adoptée en 2023 fixe déjà une « majorité numérique » à 15 ans, avec autorisation parentale requise pour les mineurs. Mais cette règle n’a jamais été appliquée, faute de validation par l’Union européenne. La promesse de Macron vise donc à accélérer ce processus et à passer à l’étape suivante, en rendant l’interdiction effective.

Du côté des familles, les avis sont partagés. Certains saluent la mesure, estimant que les jeunes passent trop de temps sur TikTok, Snapchat ou Instagram. D’autres doutent de l’efficacité réelle de l’interdiction, convaincus que les ados trouveront toujours un moyen de contourner les règles, comme c’est déjà le cas aujourd’hui.

Une annonce qui relance le débat

Cette prise de position du président relance le débat sur la responsabilité des plateformes, la sécurité en ligne des mineurs et le rôle de l’État dans la régulation numérique. Si le projet avance, il pourrait transformer les règles du web pour les plus jeunes, en France comme ailleurs en Europe.

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