Une audition interrompue en plein direct
Le 10 juin 2025, Alex Hitchens, de son vrai nom Isac Mayembo, était entendu par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Sujet : les effets psychologiques de TikTok sur les jeunes. L’audition bascule rapidement après une remarque du président de séance. Hitchens, visiblement agacé, coupe la visioconférence après une vingtaine de minutes. Sa phrase de sortie :
Au revoir monsieur, bonne journée.
Dans un cadre aussi officiel, quitter une audition sans autorisation est loin d’être anodin. Selon les règles en vigueur, il s’agit d’un comportement qui pourrait être assimilé à une forme de désobéissance parlementaire, voire de mépris des institutions.
Les sanctions prévues par la loi
Ce texte fondateur encadre le fonctionnement des commissions d’enquête parlementaires. Il prévoit que toute personne convoquée est obligée de comparaître et de répondre. Refuser de le faire, ou interrompre une audition comme l’a fait Hitchens, est passible de deux ans de prison et de 7 500 euros d’amende.
Après la coupure de la connexion, la commission a tenté de recontacter l’influenceur à plusieurs reprises. En vain. Ce refus de coopérer pourrait être considéré comme un manquement grave à ses obligations.
Un flou juridique autour du serment
Alex Hitchens s’est bien présenté et a prêté serment. Cela complique l’interprétation juridique de son geste. La question qui se pose : le fait de quitter l’audition constitue-t-il une infraction complète ?
L’article 434-13 du code pénal prévoit jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende pour faux témoignage. Si quitter la séance est vu comme une omission volontaire d’éléments attendus, cela pourrait être considéré comme une infraction plus lourde encore.
Un impact médiatique assumé
Sur ses réseaux, l’influenceur a réagi à la polémique. Il se vante d’avoir « retourné la séance » et transforme l’événement en argument marketing pour ses formations. Ce buzz négatif renforce sa position auprès d’une partie de son public, tout en aggravant sa situation face aux autorités.
Alex Hitchens est déjà connu pour ses propos sexistes, haineux et antiféministes. Des phrases comme « Une femme, après 22h, qu’est-ce qu’elle fout dehors ? » sont régulièrement citées par ses détracteurs. Sa présence à l’Assemblée visait justement à évaluer les effets de ce type de discours sur les jeunes.
Une réponse judiciaire toujours en suspens
Arthur Delaporte, président de la commission, a évoqué la possibilité d’un signalement à la justice ou d’une nouvelle convocation. Aucune décision officielle n’a encore été prise, mais plusieurs députés plaident pour des sanctions exemplaires.
Au-delà du cas Hitchens, cette affaire interroge sur le comportement de certains créateurs de contenus. La commission souhaite rappeler que nul n’est au-dessus des lois, et que les règles démocratiques s’appliquent à tous, y compris dans le monde numérique.
Alex Hitchens, 651 000 followers sur tiktok raccroche au nez du président de la commission d’enquête du gouvernement en live pic.twitter.com/MsMXnHOxE6
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) June 10, 2025