Une pièce de collection au cœur du chaos
Ce ballon n’était pas un objet quelconque. Il avait été offert à la Chambre des députés en 2012 par le club de football Santos FC, où Neymar avait lancé sa carrière. Exposé dans un couloir du Parlement, il symbolisait à la fois la passion du pays pour le football et un moment fort du sport brésilien. Lors des violences menées par des partisans extrémistes de l’ex-président Jair Bolsonaro, ce ballon a été arraché du lieu où il reposait.
Présent lors des événements, Nelson Ribeiro Fonseca a reconnu avoir pris le ballon. Il a affirmé par la suite qu’il l’avait fait pour éviter qu’il soit détruit par d’autres manifestants. Ses avocats ont précisé qu’il l’avait ensuite remis à la police, vingt jours plus tard.
« Ce ballon représente un bien unique, appartenant au patrimoine culturel de la nation », a déclaré le juge Alexandre de Moraes.
Une condamnation historique
La Cour suprême n’a pas vu d’un bon œil ce geste, surtout dans le contexte d’une attaque généralisée contre les institutions. Nelson Ribeiro Fonseca a été condamné non seulement pour vol qualifié, mais aussi pour association criminelle et tentative de coup d’État. Le verdict, soutenu par quatre des cinq juges de la chambre, reflète la gravité de l’acte.
Certains observateurs estiment que la sentence est trop lourde, compte tenu du fait que le ballon a été récupéré et n’a pas été endommagé. La défense soutient que leur client n’a jamais eu l’intention de renverser l’État ou de détruire des biens publics. L’argument principal repose sur le fait qu’il aurait simplement tenté de préserver l’objet pendant les affrontements.
Le vol s’est produit lors d’une journée marquée par une tentative de prise de pouvoir par les partisans de Bolsonaro. Les institutions brésiliennes – notamment le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême – ont été attaquées. Au total, plus de 500 personnes ont été poursuivies pour leur implication dans les violences.
Un ballon devenu symbole
Ce ballon, signé de la main de Neymar, est aujourd’hui gardé dans un lieu sécurisé. Il est devenu malgré lui un symbole de la résistance démocratique au Brésil. Le fait que cet objet ait été retiré d’un lieu d’exposition lors d’une insurrection a renforcé sa valeur, tant sur le plan symbolique que juridique.
Alors que l’ancien président Bolsonaro fait désormais face à une enquête pour son implication présumée dans ces événements, cette affaire autour d’un ballon de football montre à quel point les symboles peuvent jouer un rôle central dans les luttes politiques.
Absent du pays au moment des émeutes, Bolsonaro se trouvait aux États-Unis. Le parquet brésilien l’accuse cependant d’avoir planifié les actes ou au minimum de les avoir encouragés. Le jugement de Nelson Ribeiro Fonseca pourrait ainsi ouvrir la voie à d’autres condamnations majeures.
