Une augmentation confirmée par la loi budgétaire américaine
Adoptée dans le cadre de la grande réforme budgétaire baptisée One Big Beautiful Bill Act, cette hausse s’inscrit dans un plan plus large de modernisation des infrastructures américaines. L’ESTA (Electronic System for Travel Authorization), actuellement facturée 21 dollars, passera à 40 dollars dès 2026. Ce montant se divise ainsi :
- 17 dollars pour la Travel Promotion Fee
- 13 dollars supplémentaires comme frais d’administration
- 10 dollars de frais de traitement instaurés par la loi
Des investissements en échange
Selon l’administration américaine, cette augmentation permettra de financer :
- la modernisation de l’espace aérien
- la formation des agents aux frontières
- le déploiement de portiques biométriques dans les aéroports
Mais pour de nombreux voyageurs, cette explication ne suffit pas à justifier cette hausse.
Un nouveau coût pour les détenteurs de visa
Les voyageurs qui doivent obtenir un visa classique seront encore plus impactés. Une nouvelle taxe baptisée Visa Integrity Fee de 250 dollars minimum va s’ajouter aux frais habituels. Ce supplément pourrait même augmenter selon l’inflation et les décisions du Département de la Sécurité intérieure.
« Un travailleur H-1B qui paie déjà 205 dollars devra maintenant débourser 455 dollars pour son visa. » — avocat interrogé par CNBC
La somme reste théoriquement remboursable à la fin du visa, mais cela ne rassure pas tout le monde.
Objectif : freiner l’immigration illégale
Cette politique s’inscrit dans une volonté plus large de lutter contre le travail non déclaré. Près de 42% des personnes en situation irrégulière aux États-Unis seraient entrées légalement avec un visa temporaire. En durcissant les conditions, le gouvernement espère limiter les abus.
Une inquiétude pour le secteur du tourisme
Alors que les États-Unis s’apprêtent à accueillir deux événements majeurs — la Coupe du monde 2026 et les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles — cette hausse de tarifs tombe mal.
« Ces nouvelles taxes injustifiées sur les visiteurs étrangers sont difficiles à accepter. » — Geoff Freeman, U.S. Travel Association
Les professionnels du tourisme dénoncent une stratégie à contre-courant, qui pourrait dissuader des millions de touristes étrangers, déjà confrontés à des prix élevés et un accueil jugé rigide.
Des chiffres qui parlent
Les arrivées de touristes internationaux sont déjà en baisse : -3,4% en juin et -1,2% sur l’année selon le National Travel & Tourism Office. Le pays n’a pas encore retrouvé son niveau de fréquentation de 2019.
Le WTTC (World Travel & Tourism Council) prévoit même une perte de 12,5 milliards de dollars de revenus liés au tourisme étranger en 2025 si la tendance se confirme.
Un contexte international tendu
Ce type de dispositif n’est pas une première. Le Royaume-Uni a lancé en 2024 une autorisation similaire, l’ETA, pour les ressortissants européens, facturée 12 euros pour deux ans. Cette mesure a aussi été critiquée, même si elle reste moins chère que l’ESTA.
Ce qu’il faut retenir
- L’ESTA passera de 21 à 40 dollars en 2026
- Les visas seront surtaxés de 250 dollars supplémentaires
- Les professionnels du tourisme craignent un effet dissuasif
- Le tourisme américain enregistre déjà une baisse de fréquentation