Qui est Shane Devon Tamura, le tireur de Manhattan ?

Une attaque programmée au cœur de Midtown

Le 345 Park Avenue n’est pas un immeuble comme les autres. Ce gratte-ciel de 44 étages abrite des sièges emblématiques comme ceux de la NFL, de Blackstone ou encore de KPMG. C’est précisément là que Shane Tamura a décidé d’intervenir, vers 18h30. Caméras de surveillance à l’appui, il descend d’une BMW noire immatriculée au Nevada, arme à la main, déterminé à tuer.

Dès son entrée, il abat un policier en faction. Puis il tire sur une femme réfugiée derrière un pilier, un agent de sécurité accroupi à son poste, et poursuit son chemin jusqu’au 33e étage. C’est là que se trouve sa dernière victime. Tamura retourne ensuite l’arme contre lui. Selon la police, il a agi seul et son passage a duré moins de dix minutes.

Qui était Shane Devon Tamura ?

Originaire d’Hawaï, Tamura a grandi en Californie avant de s’installer à Las Vegas. Ancien joueur de football américain, il était décrit comme réservé et calme dans une interview de 2015. Il évoluait alors comme running back pour Granada Hills Charter High School. Une vidéo d’époque refait aujourd’hui surface, contrastant avec l’horreur de son acte.

Les forces de l’ordre confirment que Tamura avait un historique médical documenté. Des médicaments psychiatriques ont été retrouvés dans son sac à dos et dans sa voiture, garée près de la scène du crime. Malgré cela, il détenait un permis de port d’arme dissimulée valide jusqu’en 2027, délivré dans le Nevada.

Un périple troublant à travers les États-Unis

Deux jours avant la tuerie, sa voiture est repérée au Colorado, puis dans l’Iowa et le New Jersey. Lundi, à 16h24, elle passe à Columbia (NJ) avant d’arriver à Manhattan moins de deux heures plus tard. Ce trajet soulève la question d’un plan réfléchi. À l’intérieur du véhicule, la police découvre une valise à fusil, des chargeurs, des munitions et un revolver chargé.

Les réactions face au drame

La fusillade a plongé Midtown dans un climat de panique. Témoins et employés ont été confinés plusieurs heures.

« J’étais à un étage supérieur quand on a entendu les coups de feu. Tout le monde a couru pour se cacher »,

témoigne Jessica Chen, présente lors de l’attaque. Des hélicoptères, des sirènes et des barrages ont paralysé l’activité de tout le quartier.

Le maire Eric Adams a exprimé sa tristesse, tandis que des élus comme Zohran Mamdani ont dénoncé une nouvelle fois l’inaction face à la prolifération des armes. Avec plus de 16 000 morts par balles aux États-Unis en 2024, cette fusillade relance un débat que personne ne semble parvenir à trancher.

Un accès aux armes toujours aussi controversé

Le permis d’armes de Shane Tamura pose question. Comment un homme souffrant de troubles psychiatriques avérés a-t-il pu en disposer légalement ? Les contrôles restent insuffisants, même dans des États aussi peu restrictifs que le Nevada.

Ce nouveau drame, dans une ville parmi les plus surveillées du pays, illustre la difficulté des autorités à prévenir les passages à l’acte. Il révèle aussi l’échec d’un système où les antécédents médicaux ne suffisent pas à empêcher l’achat d’armes de guerre.