Une relation fraternelle indissociable
Né Rudolph Arnett Clay en juillet 1943 à Louisville (Kentucky), Rahaman Ali était de seulement dix-huit mois le cadet de Cassius Clay, futur Mohamed Ali. Leur complicité est restée intacte jusqu’à la mort de Mohamed en 2016. Depuis, Rahaman n’a cessé de faire vivre la mémoire de son frère, tout en partageant sa propre histoire.
Le Muhammad Ali Center a publié un message poignant à l’annonce de sa disparition :
« On ne peut pas raconter l’histoire de Mohamed Ali sans évoquer Rahaman. Il a été un soutien constant, un véritable modèle de fraternité. »
Une carrière modeste mais authentique
Comme son frère, Rahaman s’est lancé dans la boxe professionnelle durant les années 60. Il affiche un palmarès de 14 victoires (dont 7 par KO), 3 défaites et un match nul. Même s’il n’a jamais atteint les sommets de Mohamed, il a marqué les rings par son engagement et sa ténacité. Il a mis un terme à sa carrière en 1972, après deux lourdes défaites contre Jack O’Halloran.
Loin de nourrir de la jalousie, Rahaman s’est naturellement positionné comme l’un des piliers de son frère, à la fois dans les vestiaires et dans la vie. Il l’a accompagné dans ses préparations, ses combats, et ses combats personnels.
Rahaman n’a jamais cherché la lumière. Pourtant, son implication dans la vie de son frère était précieuse. Il disait souvent que son histoire méritait d’être racontée, même si elle était moins spectaculaire. C’est ce qu’il a fait en 2014, en publiant ses mémoires.
« C’est le frère de Mohamed Ali ! Ma vie dans l’Undercard » – un titre qui parle de lui-même, tant Rahaman acceptait son statut de soutien sans jamais renier sa valeur propre.
Un homme au service de la mémoire de Mohamed Ali
Après la mort de Mohamed en 2016, Rahaman s’est engagé avec cœur à faire perdurer l’héritage de son frère. Il participait régulièrement aux événements organisés par le Muhammad Ali Center, accueillant les visiteurs et partageant anecdotes et souvenirs avec émotion et générosité.
Il a également publié un second livre en 2019 : “My Brother, Muhammad Ali – The Definitive Biography”. Il y retraçait en profondeur leur jeunesse à Louisville, leur montée vers les rings, mais aussi les luttes sociales et politiques dans lesquelles Mohamed s’était engagé. Rahaman, spectateur privilégié, en était aussi un témoin sincère.
À travers le monde, les hommages se multiplient. Sa nièce Hana Ali a partagé un message touchant sur Instagram, dans lequel elle parle de son oncle comme d’une “âme douce et généreuse, au cœur grand comme le monde”. Elle évoque aussi leur lien fort et constant, même après la mort de Mohamed.
« Merci pour ta bonté, ta fidélité. Tu étais un pilier pour papa. Vous êtes maintenant réunis. »