Laurent Vallet, le patron de l’INA interpellé avec 10g de cocaïne

Interpellé le 29 juillet à son domicile parisien, Laurent Vallet, président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), a reconnu l’achat de cocaïne pour 600 €. La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé sa suspension immédiate. Voici la chronologie, les faits confirmés et ce que cette affaire implique pour l’INA et l’audiovisuel public.
laurent vallet INA

Les faits confirmés : une livraison suivie par la BAC

D’après les éléments recueillis auprès de sources judiciaire et policière, tout part d’une surveillance de la BAC visant un jeune de 17 ans. Les agents le suivent jusque dans une cour intérieure. À la sortie, le mineur est interpellé avec 600 € en liquide. Il explique avoir rendu visite à un “ami”.

Les policiers contactent alors cet “ami” qui s’avère être Laurent Vallet. Le dirigeant de l’INA reconnaît avoir acheté de la cocaïne et remet la drogue aux forces de l’ordre. Au détail, la cocaïne se négocie en France autour de 60 € le gramme, ce qui correspond environ à 10 g pour 600 €.

Le cadre judiciaire : première interpellation et injonction thérapeutique

Le parquet indique qu’il s’agit d’une première interpellation. Dans ce contexte, Laurent Vallet est orienté vers une injonction thérapeutique. Cette procédure est une alternative aux poursuites pénales pour certains faits de consommation de stupéfiants, avec une logique de prise en charge plutôt que de condamnation immédiate.

« J’ai conscience du caractère à tous égards néfaste et condamnable de la consommation de stupéfiants […] Je me soumettrai à toute obligation que la justice estimera nécessaire. »

À ce stade, l’orientation vers une injonction thérapeutique signifie un suivi médical et/ou addictologique. Elle n’efface pas les faits, mais elle vise à mettre fin à l’usage et à prévenir la récidive.

La décision politique : suspension immédiate par Rachida Dati

Mardi 12 août, la ministre de la Culture Rachida Dati annonce la suspension immédiate du président de l’INA, évoquant la « sérénité de l’institution » en attendant des informations supplémentaires. Cette mesure administrative isole l’INA de la controverse tout en laissant la procédure judiciaire suivre son cours.

« J’ai décidé pour la sérénité de l’institution de le suspendre immédiatement de ses fonctions en attendant de plus amples informations. »

Qui est Laurent Vallet ? repères express

  • Âge : 55 ans.
  • Fonction : président de l’INA depuis 2015.
  • Mandat : reconduit en mai 2025 pour un troisième mandat de cinq ans.
  • Parcours : ex-directeur général de l’IFCIC, diplômé de Sciences Po, HEC et ENA.

Impact pour l’INA : image, gouvernance et continuité de service

L’INA gère et valorise les archives audiovisuelles françaises. La suspension de son patron soulève des enjeux d’image et de gouvernance. Sur le plan opérationnel, les missions (conservation, numérisation, formation, exploitation des fonds) continuent, mais la situation appelle une communication transparente et une intérim clair pour éviter toute incertitude en interne comme avec les partenaires.

Pour le public, l’essentiel est de maintenir l’accès aux archives et la qualité de service. Pour le secteur, cette affaire réactive la question de l’exemplarité des dirigeants d’établissements publics, surtout dans une période où la lutte contre les stupéfiants est mise en avant.

Pourquoi l’“injonction thérapeutique” compte dans ce dossier

L’injonction thérapeutique n’est pas qu’un geste symbolique. Elle impose un parcours de soins encadré, avec objectifs concrets (arrêt de la consommation, suivi médico-psychologique). Pour une première interpellation et une quantité compatible avec l’usage personnel, ce choix s’inscrit dans une politique pénale qui cherche à soigner et à responsabiliser.

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