Science Po Lille secoué par un étudiant valorisant Hitler

Une nouvelle polémique éclabousse Sciences Po Lille. Après l’affaire très médiatisée d’une étudiante palestinienne désinscrite pour propos antisémites, l’établissement est à nouveau sous le feu des projecteurs. Cette fois, c’est un étudiant ayant exprimé sur les réseaux sociaux des opinions antisémites, homophobes et revendiquant un positionnement salafiste qui alimente la controverse. Ses publications incluent notamment un photomontage valorisant Adolf Hitler.
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Un profil inquiétant

Selon plusieurs enquêtes journalistiques, l’étudiant, décrit comme brillant sur le plan académique, aurait obtenu la note maximale en histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques au baccalauréat. Pourtant, ses camarades affirment avoir remarqué dès la rentrée un comportement problématique, notamment envers les femmes, qu’il refusait parfois de saluer.

Sur les réseaux sociaux, il aurait liké un photomontage montrant Hitler portant un t-shirt aux couleurs palestiniennes. Il aurait également commenté une photo de la porte de Brandebourg illuminée en soutien à Israël, en écrivant que « le moustachu était visionnaire ».

Des prises de position radicales en ligne

Les publications de l’étudiant ne se limiteraient pas à des messages antisémites. Il se serait également revendiqué homophobe et salafiste, partageant du contenu religieux radical et des appels à combattre « jusqu’à la mort » ses ennemis. Dans un message daté du 13 novembre, il aurait fait référence à un échange de regards avec un Juif dans la rue, en précisant l’adresse d’une synagogue à proximité.

« Il était inquiétant dès les premiers jours. On a rapidement constaté des comportements différenciés avec les femmes. » – témoignage d’un étudiant

Réaction de la direction de Sciences Po Lille

Alertée par ces propos, la direction de l’IEP de Lille a saisi les services de renseignements territoriaux et informé la justice. Une procédure disciplinaire interne a été ouverte. Fait marquant : l’étudiant n’aurait ni confirmé ni nié les faits qui lui étaient reprochés lors de son audition.

La commission disciplinaire a finalement prononcé une exclusion de deux ans avec sursis. Cela signifie qu’il reste inscrit et poursuit ses études, actuellement en échange universitaire en Belgique. Cette décision, jugée trop clémente par certains observateurs, alimente les critiques autour de la gestion des discours haineux dans les établissements d’enseignement supérieur.

Une affaire qui divise

Cette situation survient dans un contexte déjà tendu. Quelques semaines auparavant, une étudiante palestinienne avait été désinscrite pour des propos similaires. La différence de traitement entre les deux affaires interroge une partie de l’opinion publique et du corps étudiant.

Certains estiment que la liberté d’expression ne peut servir de prétexte à la diffusion de messages de haine. D’autres rappellent qu’une sanction disciplinaire n’équivaut pas à une condamnation pénale, et que la présomption d’innocence demeure tant qu’un jugement n’a pas été rendu.

Un débat sur la responsabilité des institutions

Cette affaire relance le débat sur la manière dont les universités et grandes écoles doivent réagir face à des prises de position extrêmes de la part de leurs étudiants. Entre respect des libertés individuelles et protection de la communauté étudiante, la ligne est délicate à tracer.

Les associations étudiantes, elles, réclament davantage de fermeté. Elles considèrent que la présence d’individus tenant des propos antisémites ou glorifiant des figures comme Hitler crée un climat d’insécurité et nuit à l’image de l’établissement.

Et maintenant ?

L’étudiant doit comparaître devant le tribunal judiciaire de Lille pour répondre de ses publications. Ce procès pourrait clarifier la nature des faits et déterminer si ses prises de position relèvent de la provocation ou d’une réelle adhésion idéologique.

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