Un décès en direct qui choque les internautes
La nuit du 17 au 18 août a marqué un tournant sombre dans l’histoire du streaming. Devant des milliers de spectateurs connectés sur Kick, Jean Pormanove s’est éteint en direct. Ses souffrances avaient été diffusées pendant près de dix jours, entre violences, privation de sommeil et humiliations répétées. Ce spectacle morbide, qui aurait dû alerter depuis longtemps, s’est terminé dans une indifférence glaçante pour beaucoup d’internautes.
Le SMS glaçant adressé à sa mère
Alors que ses camarades de stream continuaient à le malmener, Jean Pormanove trouvait la force d’écrire à sa mère. Le message, révélé après sa mort, prend aujourd’hui une résonance tragique :
« Salut maman. Comment tu vas ? Coincé à la mort avec son jeu. Ça va trop loin. J’ai l’impression d’être séquestré avec leur concept de merde. J’en ai marre je veux me barrer, l’autre il veut pas, il me séquestre. »
Ces mots laissent entrevoir l’état de détresse du streamer. Ils confirment aussi qu’il ne s’agissait pas seulement d’un « jeu » ou d’un rôle, mais d’une situation de séquestration psychologique et physique.
Une enquête judiciaire ouverte à Nice
Le parquet de Nice a rapidement confirmé l’ouverture d’une enquête pour recherche des causes de la mort. Une autopsie est en cours pour déterminer les circonstances exactes. La police judiciaire, déjà saisie de dossiers concernant le collectif « Lokal », poursuit ses investigations. Les pseudonymes « Naruto » et « Safine », souvent montrés aux côtés de Pormanove, sont au cœur des interrogations.
Les réactions politiques et la question des plateformes
L’affaire a provoqué une vague de réactions au sommet de l’État. La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a saisi l’Arcom et signalé le contenu à la plateforme Pharos. Elle a rappelé que la diffusion de contenus violents n’est pas une option, mais une infraction. Sarah El Haïry, haut-commissaire à l’enfance, a insisté sur la vigilance parentale face aux dérives des réseaux sociaux.
Si la justice doit établir les responsabilités pénales, beaucoup pointent déjà du doigt le rôle des plateformes. Kick, souvent critiqué pour son manque de modération, se retrouve au centre de la polémique. Les internautes rappellent que plusieurs signaux d’alerte avaient été envoyés, notamment après des enquêtes médiatiques précédentes, sans que rien ne change.
Une communauté sous le choc
Chez ses abonnés, qui étaient des centaines de milliers à le suivre sur TikTok, Twitch et Kick, l’émotion est vive. Certains expriment leur colère contre les complices qui auraient pu l’aider. D’autres s’interrogent sur leur propre rôle, après avoir regardé et parfois encouragé ce type de contenus.