Pourquoi La Poste arrête ses expéditions vers les États-Unis ?
L’annonce est tombée après la publication d’un décret présidentiel signé fin juillet par l’administration Trump. Celui-ci met fin à l’exemption dite de minimis, qui permettait jusqu’ici d’envoyer des colis d’une valeur inférieure à 800 dollars sans taxe. Désormais, tout colis sera taxé à hauteur de 15 % s’il vient de l’Union européenne.
Le problème ? Les autorités américaines n’ont communiqué les détails techniques de la nouvelle règle que le 15 août. Pour La Poste, c’est beaucoup trop court pour adapter ses systèmes informatiques et éviter des erreurs de dédouanement. D’où la suspension immédiate.
« Malgré des discussions avec les services de la douane américaine, aucun délai n’a été accordé aux opérateurs postaux », explique La Poste dans son communiqué.
Quels envois sont encore possibles ?
Bonne nouvelle : tous les envois ne sont pas bloqués. Les cadeaux entre particuliers d’une valeur inférieure à 100 dollars peuvent toujours circuler. En revanche, pour tout ce qui est achats en ligne, colis d’entreprises ou marchandises commerciales, la suspension est totale.
À noter que Chronopost, filiale express de La Poste, continue de fonctionner normalement. Les grands transporteurs privés comme FedEx, DHL ou UPS ne sont pas concernés par cette mesure car ils ne passent pas par le même système de dédouanement.
Qui est impacté par cette suspension ?
Chaque année, La Poste expédiait environ 1,6 million de colis vers les États-Unis. La majorité venait des entreprises (80 %), mais environ un cinquième provenait de particuliers. Pour les étudiants qui envoient des affaires à des proches outre-Atlantique ou pour les petites marques françaises qui vendent via Etsy ou Instagram, c’est une coupure nette.
Cette décision ne touche pas uniquement la France : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne ou encore l’Autriche ont déjà annoncé des mesures similaires. Les réseaux postaux européens sont donc alignés.
Quels impacts pour les jeunes expéditeurs ?
Les étudiants à l’étranger
Tu fais tes études aux États-Unis et ta famille t’envoie régulièrement des colis depuis la France ? Désormais, ce sera beaucoup plus compliqué. Il faudra soit passer par des transporteurs privés (souvent plus chers), soit trouver des alternatives locales.
Les petits créateurs et entrepreneurs
Si tu as une petite boutique en ligne qui expédie vers les États-Unis, tu risques de perdre une partie de ta clientèle. Le coût des taxes et le blocage actuel rendent les expéditions difficiles. Certains pourraient se tourner vers des plateformes de distribution américaines pour contourner le problème.
Les envois de cadeaux
Envoyer un petit colis pour un anniversaire ou à un ami reste possible tant que la valeur est en dessous de 100 dollars et que l’objet est bien identifié comme cadeau. Au-delà, c’est bloqué.
Vers une solution prochaine ?
La suspension annoncée par La Poste est officiellement temporaire. L’entreprise cherche des solutions pour adapter ses systèmes aux nouvelles règles américaines. Mais tant que les douanes US ne clarifient pas certains points techniques, impossible de relancer les envois classiques.
De son côté, l’association européenne PostEurop, qui regroupe 51 opérateurs postaux, avait déjà alerté sur les risques de blocage. La question reste donc ouverte : combien de temps faudra-t-il pour débloquer la situation ?
Quelles alternatives pour envoyer aux États-Unis ?
- Utiliser Chronopost ou d’autres transporteurs express, plus chers mais toujours actifs.
- Envoyer des cadeaux sous 100 dollars, en respectant les règles douanières.
- Passer par des plateformes locales basées aux États-Unis pour gérer les commandes en ligne.
- Reporter les envois non urgents en attendant que la situation se stabilise.
Une suspension qui change les habitudes
La décision de La Poste de stopper ses envois de colis vers les États-Unis illustre à quel point les choix politiques et commerciaux peuvent avoir un impact direct sur notre quotidien. Pour les jeunes qui voyagent, étudient ou entreprennent à l’international, c’est un rappel : la logistique mondiale reste fragile et dépend des décisions géopolitiques.
