Ce que l’on sait de l’interpellation
Samedi 6 septembre, les gendarmes de la compagnie de Vauvert identifient l’auteur d’une vidéo diffusée sur TikTok. Dans ces images, il évoque un passage à l’acte contre le ZEvent, marathon de streaming caritatif organisé au Zénith de Montpellier. Le signalement arrive via Pharos, le service officiel de remontée des contenus illicites.
Les militaires se rendent au domicile familial du jeune, à Beauvoisin, procèdent à la perquisition et saisissent son matériel informatique. Aucun élément dangereux n’est retrouvé. Le jeune homme est placé en garde à vue. Il explique avoir “plaisanté”.
« C’était une blague », affirme le mis en cause lors de son audition selon les premiers éléments communiqués.
À l’issue de 24 heures, il est relâché. Le parquet précise qu’une enquête se poursuit pour qualifier juridiquement les faits (menace de crime, menace de mort, cadre terroriste ou non). Le Parquet national antiterroriste n’est pas saisi à ce stade, selon des sources concordantes.
ZEvent : rappel express
Le ZEvent, c’est l’un des plus gros événements caritatifs francophones sur Twitch. Pendant tout un week-end, une cinquantaine de créateurs et créatrices de contenu enchaînent les lives pour lever des fonds au profit d’associations. Ambiance de festival, défis, plateaux, dons en direct : l’édition 2025 met l’accent sur des causes liées à la santé et au soutien des aidants.
Comment les autorités ont réagi
Du signalement à l’arrestation
Le dossier illustre la chaîne d’action devenue classique : un contenu de menace est posté, la communauté le remonte, Pharos agrège et transmet, puis la gendarmerie enquête. Ici, l’identification a été rapide. C’est un point clé : même “pour rire”, une vidéo publique laisse des traces techniques et contextuelles exploitables.
Perquisition et saisies
Le domicile a été perquisitionné. Téléphone, PC, consoles : tout support pouvant contenir des preuves est saisi pour analyse. L’absence d’armes ne neutralise pas le risque pénal : les menaces sont déjà susceptibles d’être poursuivies, indépendamment de la détention de matériel.
Ce que dit la loi sur les menaces en ligne
En droit français, proférer une menace de crime ou de mort, même sans exécution ni moyens découverts, peut constituer une infraction. Le cadre varie selon la nature de la menace et le contexte (public/privé, intention, cible, “cadre terroriste” ou non). Les peines peuvent aller de l’amende à la prison. Les messages publiés sur TikTok, X, Instagram ou ailleurs sont des écrits publics : ils engagent leur auteur.
Deux points à retenir :
- Dire “je rigolais” après coup ne fait pas disparaître l’infraction si les éléments matériels et intentionnels sont caractérisés.
- La qualification “terroriste” n’est pas automatique ; elle dépend d’indices précis (intention de troubler gravement l’ordre public par la terreur, par exemple).
Réseaux sociaux : les bons réflexes quand on voit une menace
Signaler vite et bien
Vous tombez sur un contenu suspect ? Ne partagez pas pour “prévenir”. Vous risquez de le viraliser. Utilisez d’abord les outils de signalement intégrés aux plateformes, puis faites un signalement officiel via Pharos (plateforme nationale). Donnez le maximum d’infos : lien, capture d’écran, heure, pseudonyme, contexte.
Éviter l’emballement
Ne relayez pas d’infos personnelles (doxxing). N’orientez pas un “raid”. Laissez agir les autorités. Commentez avec prudence. Les fausses alertes existent, mais chaque menace est traitée sérieusement pour protéger le public.
Sécurité des événements : ce qui change (ou pas)
Les grands rassemblements comme le ZEvent s’organisent avec un dispositif sécurité dédié : contrôles d’accès, filtrage, coordination avec les forces de l’ordre, canal direct d’alerte. Une menace en ligne déclenche souvent des mesures renforcées : surveillances accrues, vérifications supplémentaires, présence visible des équipes sécurité. L’objectif : maintenir l’événement, assurer la sécurité des participants et des spectateurs, et limiter la panique.