Une agression brutale en plein établissement
Mercredi après-midi, l’ancien élève est entré dans le lycée horticole Vert-d’Azur, armé d’un couteau de cuisine. Il a d’abord tenté d’attaquer un lycéen qui a réussi à esquiver, puis a touché un adolescent de 16 ans à la tête. Quelques minutes plus tard, il a frappé une enseignante de 52 ans à trois reprises, dont un coup violent à l’abdomen. Les deux victimes sont hors de danger vital mais garderont des séquelles importantes.
Selon plusieurs témoins, l’agresseur semblait animé par une volonté mortifère mais tenait un discours confus, alternant entre menaces et gestes auto-destructeurs.
Un profil déjà connu de la justice
Issu d’une famille kurde réfugiée en France, le jeune homme était fiché S et surveillé pour apologie de crimes. En 2024, il avait déjà été écroué pour avoir exprimé une fascination pour les tueurs de masse et les serial killers. Libéré en mars 2025, il avait pourtant fait l’objet de plusieurs hospitalisations en psychiatrie.
Pour le procureur de Grasse, Eric Camous, ce suivi n’a pas permis d’éviter un nouveau passage à l’acte, malgré des signaux inquiétants relevés par les médecins.
Des troubles psychiatriques évoqués
Durant sa garde à vue, le jeune homme a reconnu les faits et affirmé avoir entendu des voix ce jour-là, ce qui aurait déclenché une montée d’angoisse. L’expertise psychiatrique réalisée a soulevé « de grandes interrogations » sur son état, sans parvenir à établir un diagnostic définitif.
« Le jeune homme souffre de troubles graves de la personnalité, associés à des problématiques psychiatriques et hallucinatoires », a précisé le procureur.
Un réseau de proches sous surveillance
Dans la foulée de l’attaque, deux autres jeunes ont été placés en garde à vue : sa petite amie, interpellée en Normandie, et un ami de 17 ans, arrêté dans le Var. Selon les enquêteurs, ils auraient pu encourager ou échanger avec l’assaillant sur ses projets violents. L’information judiciaire devra déterminer leur degré d’implication.
Un lycée marqué par la violence
L’attaque a semé la panique parmi les élèves et le personnel. Le plan de mise en sûreté a été déclenché rapidement et les forces de l’ordre sont intervenues dans les minutes qui ont suivi. Le proviseur du lycée a joué un rôle déterminant en réussissant à calmer l’agresseur avant l’interpellation.
Un deuxième couteau a été retrouvé dans son sac, confirmant l’ampleur potentielle de l’attaque. Les élèves et les enseignants, encore sous le choc, témoignent de leur inquiétude pour la sécurité dans les établissements scolaires.
Une affaire suivie de près par la justice
Le parquet a requis la détention provisoire et une enquête judiciaire est désormais ouverte. La sous-direction antiterroriste surveille le dossier, sans être officiellement saisie pour l’instant. Les prochains jours seront cruciaux pour comprendre si l’acte relève d’une tentative d’assassinat isolée ou s’il s’inscrivait dans un projet plus large.