La France saisit 600.000 € en bitcoin sur une plateforme du darknet

Le parquet de Paris a annoncé la saisie de six bitcoins, soit environ 600.000 euros, à la suite du démantèlement d’un site illégal actif sur le darknet depuis 2017. Cette opération met en lumière les enjeux croissants liés aux cryptomonnaies dans la lutte contre la cybercriminalité.
bitcoin darkenet

Un coup de filet contre la Dark French Anti System

Vendredi 12 septembre 2025, la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a confirmé avoir fermé la plateforme baptisée Dark French Anti System. Depuis 2017, ce site permettait d’acheter ou d’échanger toutes sortes de biens et services illégaux : stupéfiants, armes, données volées, mais aussi des tutoriels pour mieux dissimuler ses traces en ligne.

Selon les enquêteurs, le site rassemblait plus de 12.000 membres actifs et générait un volume important de transactions. Deux hommes, âgés de 28 et 36 ans, soupçonnés d’être respectivement le créateur et un testeur des produits mis en vente, ont été interpellés. Ils sont aujourd’hui mis en examen.

Pourquoi la saisie de bitcoins attire l’attention

Le montant saisi peut sembler modeste face aux millions brassés chaque jour par les cryptos, mais il reste symbolique. Pour l’État français, 600.000 € en bitcoin représentent un butin technologique et judiciaire. Le bitcoin, souvent qualifié de “reine des cryptos”, reste la monnaie la plus utilisée sur le darknet pour son caractère pseudonyme et sa facilité de transfert.

« Cette saisie illustre la capacité des autorités à remonter la trace des flux financiers, même sur des réseaux réputés anonymes », souligne un expert en cybersécurité contacté par 75 Secondes.

La France et les précédentes saisies de cryptomonnaies

Ce n’est pas la première fois que la justice française met la main sur des fonds numériques. En 2021, l’État avait déjà récupéré plus de 611 bitcoins lors de diverses procédures judiciaires. Revendus aux enchères, ces bitcoins avaient rapporté environ 24 millions d’euros, un chiffre impressionnant à l’époque.

Avec la hausse spectaculaire du cours du bitcoin depuis, une telle vente aurait rapporté bien davantage en 2025. Cette réalité interroge sur la stratégie de gestion de ces actifs numériques saisis : faut-il vendre immédiatement ou conserver ces cryptos comme le font déjà certains pays ?

Comment les autres pays gèrent leurs bitcoins saisis

La France n’est pas la seule à récupérer des cryptomonnaies au fil d’enquêtes judiciaires. Selon les données de Bitcoin Treasuries, seuls neuf pays déclarent officiellement posséder des bitcoins. Les États-Unis arrivent en tête avec plus de 198.000 bitcoins, suivis de la Chine (194.000) et du Royaume-Uni (61.245). Ces pays voient désormais le bitcoin comme une ressource stratégique, à la frontière entre justice, économie et géopolitique.

En comparaison, la France se limite à des saisies ponctuelles. Cela reflète une approche plus prudente, mais aussi un manque de vision claire sur l’utilisation ou la conservation de ces butins numériques.

Un signal fort pour les jeunes internautes

Le darknet garde une aura de mystère, parfois fantasmée par les plus jeunes comme un espace de liberté totale. Mais cette affaire rappelle que les autorités surveillent activement ces réseaux parallèles. Les risques sont réels, tant du côté des acheteurs que des vendeurs : arrestations, poursuites judiciaires, pertes financières.

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