Un projet de budget qui fait débat
Le budget 2026 doit être présenté au Parlement d’ici le 7 octobre. François Bayrou, alors Premier ministre, avait préparé un texte visant à réduire les dépenses publiques de plus de 40 milliards d’euros. Dans cette logique, les aides au logement figuraient parmi les postes de dépense à revoir.
Depuis sa nomination, Sébastien Lecornu n’a pas encore confirmé s’il reprendra ce plan. Mais les premières informations dévoilées par Les Échos montrent que le dispositif pourrait être restreint. Résultat : une partie des étudiants ne recevrait plus les APL.
Quels étudiants seraient exclus ?
Les étudiants étrangers
En 2023-2024, près de 430 000 étudiants étrangers étaient inscrits dans l’enseignement supérieur français. Ils pourraient être directement touchés par cette réforme, puisqu’ils seraient exclus du dispositif d’aides au logement.
Les étudiants issus de familles aisées
Actuellement, seuls les jeunes dont les parents paient l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) ne peuvent pas bénéficier des APL. Le projet de 2026 va plus loin : il exclurait aussi les étudiants rattachés aux 20 % de foyers fiscaux les plus riches. Cela représenterait plusieurs dizaines de milliers de jeunes en moins parmi les bénéficiaires.
Des économies… mais à quel prix ?
Selon les estimations, ces restrictions permettraient à l’État d’économiser environ 300 millions d’euros. Un chiffre important pour les finances publiques, mais qui risque d’alourdir la charge des étudiants déjà fragilisés par la hausse des loyers, des charges et du coût de la vie.
« Si cette mesure passe, elle aura un impact direct sur le pouvoir d’achat étudiant », alerte une association de défense des jeunes locataires.
Pour rappel, le logement est déjà le premier poste de dépense des étudiants, représentant en moyenne plus de 40 % de leur budget mensuel.
Une décision attendue d’ici octobre
Le gouvernement a jusqu’au 7 octobre pour soumettre sa version finale du projet de loi de finances. D’ici là, syndicats étudiants et associations de logement restent mobilisés. Le sujet promet d’alimenter le débat politique, dans un climat social déjà tendu par les mesures d’austérité annoncées.
Un climat d’incertitude
Sébastien Lecornu a déjà renoncé à certaines propositions de son prédécesseur, comme la suppression de jours fériés. Mais sur les APL, le flou demeure. Pour des milliers d’étudiants, l’automne s’annonce donc incertain, avec une question simple : auront-ils toujours droit à leurs aides en 2026 ?