Un piège sordide tendu à trois jeunes femmes
Les victimes avaient quitté leur domicile le vendredi 19 septembre, convaincues de participer à une soirée rémunérée à Buenos Aires. La promesse de 300 dollars leur avait été faite, mais derrière cette proposition se cachait en réalité un plan macabre. Selon la presse argentine, les trois jeunes femmes ont été emmenées dans une maison de Florencio Varela, en périphérie de la capitale, où elles ont été retenues de force.
Durant plusieurs heures, elles ont été torturées sous les yeux d’une quarantaine de spectateurs connectés à un groupe privé Instagram. Les bourreaux ont filmé et diffusé les violences en direct, avant de les tuer et d’enterrer leurs corps dans des sacs en plastique dans le jardin de la maison.
Un message des narcotrafiquants
Pour les enquêteurs, ces crimes relèvent d’une vengeance criminelle. L’une des victimes aurait dérobé un paquet de cocaïne à un chef narco. Le ministre de la Sécurité de Buenos Aires, Javier Alonso, a résumé la logique du crime :
« Ils voulaient envoyer un message : voilà ce qui arrive à ceux qui me volent de la drogue. »
Cette mise en scène violente rappelle les méthodes des cartels mexicains ou colombiens, peu habituelles en Argentine. Des spécialistes du crime organisé estiment que ce triple meurtre marque un tournant : les mafias cherchent à afficher leur pouvoir dans des quartiers défavorisés en utilisant une violence spectaculaire.
Des arrestations mais des responsables en fuite
À ce jour, plusieurs personnes ont été arrêtées. Deux hommes et deux femmes accusés d’avoir nettoyé les lieux du crime ont été interpellés. D’autres suspects, liés à l’organisation criminelle, sont activement recherchés. Le principal commanditaire reste pour l’instant hors de portée de la justice.
Les victimes ont été retrouvées cinq jours après leur disparition, enterrées dans le jardin de la maison où elles avaient été séquestrées. Les autopsies révèlent une extrême brutalité : coups, blessures à l’arme blanche, et humiliations infligées alors qu’elles étaient encore en vie.
Un pays sous le choc
L’Argentine n’est pas habituée à des crimes d’une telle barbarie liés au narcotrafic. Dans les rues de Buenos Aires et d’autres villes, des manifestations ont eu lieu pour réclamer justice et dénoncer la montée de la violence. Les familles des victimes se sont exprimées publiquement, bouleversées et déterminées.
« Ils me l’ont enlevée et je veux qu’ils paient pour ce qu’ils ont fait », a déclaré la mère de Brenda.
Des organisations féministes et de défense des droits humains parlent de triple féminicide. Pour elles, ce drame met en lumière la vulnérabilité des jeunes femmes dans des quartiers marginalisés où le narcotrafic recrute et impose sa loi.
La pauvreté, terreau des mafias
Des religieux et travailleurs sociaux alertent depuis des mois sur la situation. Selon eux, l’appauvrissement accéléré du pays favorise l’influence des trafiquants qui exploitent la misère des jeunes. Le diocèse de San Justo, où vivaient les victimes, a dénoncé « une véritable culture de délinquance et de criminalité » installée dans les quartiers laissés à l’abandon.