Les petites structures, moteur de l’emploi
La France comptait en 2022 environ 5,2 millions d’entreprises employeuses dans le secteur marchand non agricole, représentant plus de 16 millions de salariés. Parmi elles, les micro-entreprises de moins de 10 salariés se démarquent nettement : elles ont généré près de 870 000 emplois supplémentaires en dix ans.
Les PME, qui regroupent les entreprises de moins de 250 salariés, ne sont pas en reste. Elles ont permis la création de plus de 650 000 emplois entre 2012 et 2022. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI, entre 250 et 4 999 salariés) ont, elles, ajouté 346 000 postes. Autrement dit, ce sont bien les structures petites et moyennes qui tirent la courbe de l’emploi vers le haut.
Les grands groupes à contre-courant
Le tableau est bien différent du côté des grandes entreprises, celles qui emploient plus de 5 000 salariés. Sur la même période, elles ont supprimé 173 000 postes dans leurs établissements existants. Leur poids reste important — elles emploient encore 4,6 millions de personnes — mais leur contribution nette à la création d’emplois est négative.
« Les pertes d’emplois se font donc surtout en dehors des grands pôles urbains. Dans les zones d’emploi où les effectifs sont en baisse, ce sont les grandes entreprises qui contribuent le plus aux suppressions », souligne l’Insee.
Cependant, grâce aux fusions et aux rachats, certaines grandes entreprises ont pu absorber des effectifs provenant de structures plus petites. Cela masque en partie la baisse constatée dans leurs sites historiques.
Des créations d’emplois concentrées dans les grandes villes
Autre enseignement fort : plus de la moitié des emplois créés entre 2012 et 2022 se concentrent dans seulement dix grandes zones d’emploi. Parmi elles : Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Lille. À elles seules, ces métropoles ont généré plus de 918 000 emplois en dix ans, alors qu’elles ne regroupent qu’un tiers des salariés du pays.
Dans ces villes, ce sont encore les TPE, PME et ETI qui mènent la danse. Les grandes entreprises, en revanche, y contribuent peu, voire suppriment encore des postes dans certains bassins d’activité.
Pourquoi les petites boîtes créent plus d’emplois ?
Les micro-entreprises et les PME se caractérisent par leur agilité. Elles réagissent plus vite aux besoins du marché et peuvent embaucher dès qu’un projet prend de l’ampleur. Elles innovent souvent dans des niches ou des secteurs émergents, ce qui stimule la demande de nouveaux talents.
À l’inverse, les grands groupes, plus lourds à gérer, misent davantage sur des gains de productivité ou des restructurations pour rester compétitifs. Cela se traduit par des suppressions nettes d’emplois, même quand leur chiffre d’affaires progresse.
Un signal pour les jeunes actifs
Pour les étudiants et les jeunes actifs, ce constat est encourageant. Il montre que les opportunités d’emploi se trouvent en grande partie dans les petites structures. Elles offrent non seulement des postes, mais aussi des responsabilités rapides et une expérience variée. Travailler dans une PME ou une start-up permet souvent de toucher à plusieurs missions et de se former plus vite.
Les grandes entreprises conservent un attrait certain (réseaux, salaires, stabilité), mais les perspectives de recrutement sont désormais plus fortes dans les plus petites structures. La dynamique de l’emploi en France repose donc avant tout sur elles.
Ce qu’il faut retenir
Entre 2012 et 2022, la France a gagné près de 1,9 million d’emplois grâce aux micro-entreprises, PME et ETI. Les grands groupes, eux, affichent un solde négatif. Et c’est dans les grandes villes que cette dynamique est la plus forte. Pour les jeunes générations qui entrent sur le marché du travail, c’est un message clair : miser sur les PME et micro-entreprises, c’est parier sur les principaux créateurs d’emplois du pays.