Définitions utiles
- Immigré : une personne née à l’étranger (et de nationalité étrangère à la naissance), qui réside aujourd’hui en France. Ce statut peut évoluer si elle acquiert la nationalité française.
- Étranger : une personne qui, à un moment donné, a une nationalité étrangère, ce qui ne préjuge pas de son lieu de naissance. Par exemple, un enfant né en France de parents étrangers est “étranger” mais pas “immigré”.
- Demandeur d’asile / réfugié / protection : ce sont les personnes qui sollicitent une protection internationale pour fuir persécutions, conflits, violations des droits humains.
Les données disponibles pour 2024 : un bilan encore incomplet
Les données provisoires 2024 consolidées par les instituts publics apportent un cadrage robuste, tout en restant susceptibles d’ajustements méthodologiques. Les ordres de grandeur ci-dessous permettent déjà de situer la France dans le paysage européen et d’éclairer le débat.
Panorama 2024 : chiffres clés population
En 2024, la France compte 7,7 millions d’immigrés (soit 11,3 % de la population) et 6,0 millions d’étrangers (soit 8,8 %). Au total, 9,3 millions de personnes nées à l’étranger vivent en France (soit 13,6 % de la population). Parmi les immigrés, 2,6 millions ont acquis la nationalité française et 5,14 millions restent de nationalité étrangère. Environ 900 000 personnes sont nées en France avec une nationalité étrangère (principalement des mineurs).
Indicateur (France, 2024 – données provisoires) | Effectif | Part de la population |
---|---|---|
Immigrés (nés étrangers à l’étranger) | ~ 7 726 000 | 11,3 % |
dont immigrés naturalisés | ~ 2 587 000 | 3,8 % |
dont immigrés de nationalité étrangère | ~ 5 139 000 | 7,5 % |
Étrangers (toutes naissances) | ~ 6 028 000 | 8,8 % |
Nés à l’étranger (toutes nationalités) | ~ 9 336 000 | 13,6 % |
Nés en France de nationalité étrangère | ~ 890 000 | 1,3 % |
Population totale (ordre de grandeur) | ~ 68,4 millions | 100 % |
Origines des immigrés vivant en France
En 2024, la structure par continents des immigrés résidant en France est la suivante : Afrique 48,9 %, Europe 30,9 %, Asie 14,3 %, Amériques & Océanie 5,9 %. Les pays de naissance les plus fréquents restent l’Algérie, le Maroc, le Portugal, la Tunisie, l’Italie, la Turquie et l’Espagne.
Continent de naissance des immigrés (2024) | Part |
---|---|
Afrique | 48,9 % |
Europe | 30,9 % |
Asie | 14,3 % |
Amériques & Océanie | 5,9 % |
Comparaison avec l’Union européenne
Au 1er janvier 2024, l’UE compte environ 9,6 % d’étrangers et 13,9 % de personnes nées à l’étranger. La France, avec 8,8 % d’étrangers et 13,6 % nés à l’étranger, se situe en-dessous de la moyenne européenne pour la part d’étrangers et proche de la moyenne pour la part de personnes nées à l’étranger.
Présence étrangère : les titres de séjour
Au 31 décembre 2024, le volume de titres valides (ou documents provisoires) détenus par des ressortissants de pays tiers (hors UE) dépasse 4,3 millions, en hausse d’environ + 3,9 % sur un an. Cet indicateur renseigne sur la présence légale des non-Européens et progresse modérément.
Demandes d’asile en 2024
En 2024 :
- 153 715 demandes d’asile déposées auprès de l’OFPRA (+ 7,8 % vs 2023).
- 141 911 décisions en première instance (niveau record).
- 54 430 octrois de protection en première instance (+ 22,1 %).
- Au total (OFPRA + CNDA), 70 284 décisions favorables (+ 15,4 %).
- Taux de protection synthétique : 49,4 % (en hausse de 4,7 points).
Visas délivrés et demandes de visas (2024)
- Environ 3,4 millions de demandes de visas enregistrées, dont ~580 000 refus.
- Principaux pays d’origine des titulaires : Chine, Maroc, Algérie.
- La hausse globale des visas est tirée par la reprise des mobilités, notamment en provenance de Chine.
Flux récents et insertion socio-économique
Entrées récentes (flux 2023)
Les flux d’entrées 2023 restent un repère utile pour comprendre la dynamique : environ 347 000 immigrés sont arrivés en France pour au moins un an. L’Afrique est devenue majoritaire dans ces flux récents (environ 45 %), devant l’Europe.
Activité, emploi, chômage (tendances récentes)
Chez les 15–64 ans, les écarts d’activité entre immigrés et non-immigrés se réduisent chez les hommes et persistent chez les femmes. Le taux d’emploi reste plus bas pour les femmes immigrées et le taux de chômage plus élevé, ce qui plaide pour des politiques d’accompagnement (langue, reconnaissance des diplômes, garde d’enfants, mobilité) afin de lever les freins à l’intégration sur le marché du travail.
À retenir
Les chiffres 2024 confirment une réalité loin du fantasme de “submersion” : la part d’étrangers en France (8,8 %) est inférieure à la moyenne de l’UE, tandis que la part des personnes nées à l’étranger (13,6 %) est voisine de la moyenne européenne. La diversification des origines se poursuit, avec une prépondérance africaine dans les générations récentes. Les demandes d’asile augmentent et les titres de séjour progressent modérément. Le défi clé : accélérer l’intégration (emploi, formation, logement) pour transformer ces trajectoires en opportunités économiques et sociales.
« En 2024, 7,7 millions d’immigrés (11,3 % de la population) et 6,0 millions d’étrangers (8,8 %) vivent en France. Au total, 13,6 % des habitants sont nés à l’étranger. »