Orléans : La justice saisie après qu’un surveillant a été surpris devant un film X au lycée

L’affaire secoue le lycée privé Sainte-Croix-Saint-Euverte depuis quelques jours. Ce qui a commencé par une vidéo virale sur Snapchat s’est transformé en dossier judiciaire ce jeudi 4 décembre 2025. Un surveillant a été mis à pied pour avoir visionné un film pornographique dans son bureau, sous les yeux d’élèves qui ont tout filmé. La justice cherche désormais à qualifier pénalement les faits.
lycee sainte croix orléans

Snapchat, fenêtre ouverte et film X : le récit des faits

La scène se déroule le mardi 25 novembre 2025. Un surveillant, en poste depuis deux ans dans cet établissement catholique d’Orléans, se trouve seul dans son bureau. Pensant être à l’abri des regards, il lance une vidéo à caractère pornographique sur son ordinateur professionnel.

Problème : le store de son bureau n’est qu’à moitié baissé. Depuis un bâtiment voisin, des élèves ont une vue plongeante sur l’écran et sur l’homme. La réaction est immédiate : les smartphones sortent et la scène est filmée. Les vidéos, courtes mais explicites, font rapidement le tour des groupes Snapchat des lycéens. Selon plusieurs témoignages d’élèves et de parents rapportés par les médias locaux, les images laisseraient supposer des actes de masturbation, bien que la direction reste prudente sur ce point précis.

Une communication de crise qui passe mal

La réaction de l’établissement a été rapide, mais sa communication a suscité l’incompréhension. Dès le lendemain, mercredi 26 novembre, le salarié a été convoqué et mis à pied à titre conservatoire. Une procédure de licenciement pour faute grave est enclenchée, avec un entretien prévu le 9 décembre.

Cependant, le message envoyé aux familles via l’application Pronote a mis le feu aux poudres. La direction y évoquait un simple « usage inapproprié de l’outil informatique » et précisait que les faits n’étaient « pas répréhensibles pénalement ».

« Je trouve la situation grave, et je pense qu’elle a été minimisée. » — Un père d’élève (Source : France Bleu)

Cette formulation administrative a choqué de nombreux parents, estimant qu’elle ne prenait pas en compte l’exposition de mineurs à des images pornographiques. Dominique Duriez, directeur interdiocésain, a par la suite clarifié que cette discrétion visait initialement à « préserver les enfants » qui n’avaient pas encore vu la vidéo.

La justice reprend la main : vers une qualification d’exhibition sexuelle ?

L’affaire n’est plus seulement interne. Alertée par la médiatisation et les signalements, la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren, a confirmé ce jeudi 4 décembre l’ouverture d’une enquête officielle. Le dossier est confié à la police judiciaire du Loiret.

L’enjeu juridique est de taille. Si le visionnage de pornographie au travail est une faute professionnelle lourde, le fait d’être vu par des tiers — en l’occurrence des mineurs — change la donne. La justice doit déterminer si les faits peuvent être qualifiés d’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards.

Une cellule d’écoute psychologique a été activée au sein du lycée pour accompagner les élèves choqués. Le surveillant, quant à lui, reste suspendu dans l’attente des suites disciplinaires et judiciaires.

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar