PLF 2026 : le budget de l’éducation grimpe à 64,5 milliards d’euros

Le projet de loi de finances 2026 accorde une hausse de 200 millions d’euros au ministère de l’Éducation nationale. L’État met en avant la création de 5 440 postes et un effort sur la formation des enseignants et l’inclusion scolaire. Mais derrière ces chiffres, les syndicats dénoncent un manque de revalorisation et des suppressions cachées.
PLF 2026

Un budget en légère hausse dans un contexte de rigueur

Le PLF 2026, présenté le 14 octobre en conseil des ministres, s’inscrit dans un plan global de redressement budgétaire. Le déficit public devrait atteindre -4,7 % du PIB, contre -5,4 % en 2025. Dans ce cadre, l’éducation bénéficie d’un budget de 64,5 milliards d’euros, en progression de 200 millions par rapport à 2025.

Cette enveloppe soutiendra plusieurs priorités : la réforme du recrutement et de la formation initiale des enseignants, la protection sociale complémentaire, les allocations de stage pour les lycéens professionnels et la refonte des programmes scolaires.

Formation et recrutement : 5 440 créations de postes

Le ministère prévoit 5 440 nouveaux emplois pour accompagner la réforme de la formation initiale. Objectif : mieux préparer les futurs professeurs, en renforçant la pratique sur le terrain dès la licence.

Au total, le plafond des autorisations d’emplois de l’État augmente de 8 167 équivalents temps plein (ETPT) par rapport à 2025. Dans le détail, cette hausse comprend aussi des transferts administratifs et des ajustements liés à la refonte du Service national universel. Le nombre total de postes s’élèvera à 1 100 804 dans la mission « Enseignement scolaire ».

Évolution des emplois dans l’Éducation nationale

Type de posteÉvolution prévueObjectif principal
Enseignants et personnels éducatifs+5 440Réforme du recrutement et formation initiale
AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap)+1 200Renforcement de l’inclusion scolaire
Ulis (unités localisées d’inclusion scolaire)+300Accueil des élèves en situation de handicap
Opérateurs de l’État-123Ajustement du périmètre et baisses démographiques

Des moyens ciblés sur l’inclusion scolaire

Le PLF 2026 affiche une volonté de renforcer les dispositifs d’inclusion scolaire. Parmi les mesures phares :

  • 1 200 nouveaux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) à la rentrée 2026 ;
  • 300 postes en Ulis pour accueillir davantage d’élèves à besoins particuliers ;
  • 900 postes supplémentaires pour la scolarisation des enfants dès 3 ans dans les quartiers prioritaires ;
  • un renforcement des équipes médico-sociales et des contrôles dans les établissements privés sous contrat.

Une enveloppe spécifique de 25 millions d’euros est aussi consacrée à Mayotte, pour soutenir les constructions scolaires et accompagner la refondation territoriale prévue par la loi de programmation.

Des chiffres flatteurs, mais un bilan contesté

Si les crédits augmentent sur le papier, plusieurs observateurs relativisent l’ampleur de la hausse. Selon Les Échos, le solde net masque en réalité des suppressions de postes d’enseignants liées à la baisse démographique, estimée à 130 000 élèves de moins à la rentrée 2026. En pratique, le gouvernement compenserait ces suppressions par les postes liés à la réforme de la formation.

Le rythme de création d’emplois d’AESH ralentit aussi : 1 200 nouveaux postes en 2026 contre 2 000 en 2025 et 3 000 en 2024. Pour les syndicats, ce décalage laisse craindre des situations de sous-effectif persistantes.

Les syndicats restent prudents

« Ce budget traduit un désengagement massif de l’exécutif », estime le SE-Unsa, regrettant « l’absence de revalorisation salariale » et le manque de mesures concrètes pour les AESH et le handicap.

Les débats parlementaires à venir devraient donc être vifs, entre la promesse de stabilité budgétaire et la réalité du terrain, où les enseignants dénoncent déjà une pression accrue et un encadrement insuffisant.

Une hausse globale d’un milliard avec les retraites

Si l’on inclut le Compte d’affectation spéciale (CAS) pension, qui regroupe les retraites des agents publics, le budget total atteint 89,64 milliards d’euros. Cela représente une hausse globale de 1,13 % par rapport à 2025. Tous les programmes progressent, à l’exception de « Vie de l’élève » et de « l’enseignement privé du premier et du second degrés », en légère baisse.

Pour le gouvernement, cet effort prouve la priorité donnée à l’école malgré un contexte de maîtrise des dépenses publiques. Pour les syndicats, il s’agit surtout d’un budget de continuité, sans rupture ni vraie ambition pour améliorer les conditions de travail.

Ce qu’il faut retenir

  • Budget 2026 de l’Éducation nationale : 64,5 milliards d’euros (+200 M€).
  • 5 440 créations de postes concentrées sur la formation initiale.
  • 1 200 AESH et 300 Ulis pour renforcer l’inclusion.
  • Un contexte de rigueur budgétaire et des critiques sur le manque d’ambition salariale.

Pour les jeunes enseignants ou futurs profs, ce PLF 2026 montre un choix clair du gouvernement : maintenir le cap de la rigueur tout en essayant de préserver les priorités éducatives. Reste à voir si cet équilibre tiendra face à la réalité des classes et des besoins sur le terrain.

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