Une Miss entre Mayotte, Nanterre et la métropole
Née à Nanterre, en Île-de-France, Hervian a grandi à Mayotte jusqu’à ses 18 ans. Cette double appartenance géographique, entre banlieue parisienne et île de l’océan Indien, nourrit son identité et son regard sur le monde. Une fois le bac en poche, elle revient en métropole pour suivre des études au conservatoire d’art dramatique puis en école de cinéma, avec un objectif clair : devenir actrice.
Passionnée par le théâtre, le cinéma mais aussi la musique, elle joue de la guitare électrique et du piano. Elle explique souvent que les arts sont pour elle un moyen d’expression et un refuge. Les voyages occupent aussi une place importante dans sa vie : ils la ressourcent, élargissent son horizon et lui permettent de se recentrer loin du bruit.
Quand elle décide de se présenter à Miss Mayotte, puis à Miss France, ce n’est pas seulement pour défiler en robe de soirée. Elle y voit un terrain de jeu exigeant pour gagner en confiance, sortir de sa zone de confort et assumer publiquement la femme qu’elle devient.
Hervian Kamillat, brise le silence sur les violences vécues
Derrière son énergie calme et son sourire, Hervian porte pourtant un vécu lourd. Elle choisit aujourd’hui de le nommer clairement : elle a été victime de violences. Psychologiques, conjugales ou sexuelles, ces violences ne sont pas qu’un thème de discours. Elles font partie de son histoire.
« Ayant moi-même fait les frais de certaines de ces violences, je ressens le devoir de défendre ces causes, car elles représentent un combat de tous les jours. »
Pour elle, prendre la parole n’est pas un exercice de communication, mais un acte nécessaire. Hervian insiste sur l’importance de prévenir, de sensibiliser et d’éduquer aussi bien les hommes que les femmes à ces sujets. Elle rappelle que les violences peuvent freiner le développement personnel, briser la confiance en soi, isoler et parfois mener au pire.
Elle parle aussi de la dimension invisible du traumatisme : les traces psychologiques, la honte, la culpabilité, la peur de ne pas être crue. Autant de raisons qui poussent beaucoup de victimes à se taire. C’est justement ce silence qu’elle veut fissurer.
Transformer la douleur en engagement
Hervian refuse d’être réduite au statut de “victime”. Elle préfère se présenter comme une jeune femme qui a traversé des épreuves et qui a décidé d’en faire une force d’action. Sa participation à Miss France 2026 devient ainsi une extension de son engagement : utiliser un concours ultra-médiatisé pour porter des messages concrets.
À travers sa voix, elle veut rappeler que les violences faites aux femmes et le racisme ne sont pas des “problèmes lointains” ou réservés à certains milieux. Ils peuvent toucher n’importe qui, quel que soit l’âge, l’origine ou le parcours. En prenant la parole, elle espère donner du courage à celles et ceux qui n’osent pas encore raconter ce qu’ils ont vécu.
Une candidate portée par sa famille et ses modèles
Dans cette trajectoire, Hervian n’avance pas seule. Elle explique souvent combien sa famille et ses amis jouent un rôle important. Leur soutien l’aide à tenir face à l’exposition médiatique, aux critiques possibles et aux responsabilités que représente une écharpe de Miss.
Elle cite aussi des figures inspirantes : d’anciennes Miss qui ont dénoncé le harcèlement en ligne, des artistes engagés, mais surtout sa mère, qu’elle décrit comme un symbole de résilience et de courage. Cette authenticité, elle veut la garder comme boussole, même sous les projecteurs d’Amiens.
Qu’elle gagne ou non la couronne, Hervian Kamillat a déjà posé un acte fort : montrer qu’une Miss peut aussi être une femme qui parle des violences vécues, du racisme, et qui utilise sa visibilité pour défendre celles qu’on n’entend pas. Pour beaucoup de jeunes, c’est peut-être là le vrai titre qu’elle porte déjà.








