L’étude choc sur la consommation de protoxyde d’azote au volant

C’est devenu un décor tristement habituel sur nos bas-côtés : des centaines de petites capsules argentées ou de bonbonnes colorées qui jonchent le bitume. Mais derrière ces déchets se cache une réalité bien plus sombre que de simples incivilités écologiques. Une enquête exclusive menée par la Fondation Vinci Autoroutes et Ipsos révèle que la consommation de protoxyde d’azote (le fameux « gaz hilarant » ou « proto ») explose au volant. Et les conséquences sont dramatiques.
protoxyde azote volant

Des tonnes de preuves sur le bitume

Si la police a du mal à détecter cette substance lors des contrôles routiers (contrairement à l’alcool ou au cannabis), les agents d’entretien, eux, voient très clair. En 2024, ce sont près de 1,5 tonne de cartouches qui ont été ramassées sur le réseau autoroutier. Et les prévisions pour 2025 sont pessimistes, avec une augmentation estimée d’au moins 10 %.

Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes, tire la sonnette d’alarme. Ces bouteilles, souvent instables et susceptibles d’exploser, sont la preuve tangible d’une pratique qui se normalise dangereusement, transformant nos routes en zones à haut risque.

La « roulette russe » des moins de 35 ans

Les chiffres de l’étude (réalisée en juin 2025 auprès de plus de 2 000 personnes) font froid dans le dos. Si le gaz hilarant reste une drogue « de soirée » pour un jeune sur dix, la fête déborde désormais dans l’habitacle :

  • Parmi les jeunes consommateurs (moins de 35 ans), la moitié admet avoir déjà inhalé du gaz en conduisant.
  • 10 % des 16-24 ans estiment, à tort, que consommer au volant n’est pas dangereux.

C’est ici que le manque d’information tue. Beaucoup pensent que l’effet est instantané et disparaît aussi vite qu’il est venu. C’est faux.

30 secondes de rire, 45 minutes de danger

Pourquoi est-ce si risqué ? Parce que le « flash » euphorisant d’une minute n’est que la partie émergée de l’iceberg. Après l’inhalation, le corps subit des contrecoups sévères incompatibles avec la conduite. Bernadette Moreau détaille les symptômes post-euphorie :

« Le pic euphorisant peut s’accompagner de vertiges, de pertes de contrôle, de distorsions visuelles et même de trous noirs durant les 30 à 45 minutes suivantes. »

Imaginez conduire à 110 km/h avec des troubles de la vision ou en risquant un « blackout » complet. C’est littéralement conduire à l’aveugle.

Une série noire d’accidents mortels

Malheureusement, ces statistiques se traduisent déjà par des drames humains. L’actualité récente a été marquée par plusieurs tragédies liées directement au protoxyde d’azote :

  • À Lille, le 1er novembre, Mathis, 19 ans, a perdu la vie, percuté par un chauffard sous l’emprise du gaz qui tentait d’échapper à la police.
  • À Alès (Gard), trois jeunes de 14, 15 et 19 ans sont morts noyés. Leur voiture a raté un virage avant de finir dans une piscine. Les enquêteurs ont retrouvé plusieurs bonbonnes de gaz à l’intérieur du véhicule.

Face à l’urgence, la Fondation Vinci Autoroutes lance une campagne de sensibilisation massive, incluant une vidéo choc, pour tenter de briser l’idée reçue que ce gaz est inoffensif. Si la vente est interdite aux mineurs depuis 2021, le produit reste légal et facile d’accès, rendant la prévention plus nécessaire que jamais.

Prenez soin de vos potes

On a tous un rôle à jouer. Si vous voyez des ballons circuler en soirée, c’est une chose. Mais si vous voyez quelqu’un sortir une capsule en prenant les clés de sa voiture, intervenez. Ce n’est pas être rabat-joie, c’est potentiellement sauver sa vie et celle des autres. Partagez cet article pour informer votre entourage : le proto au volant, c’est non.

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