Les installations de traitement des déchets doivent faire face à des arrêts prolongés et coûteux lorsque ces bonbonnes explosent sous l’effet de la chaleur intense des fours, qui atteignent plus de 1 000 °C. À Saint-Saulve, près de Valenciennes, une explosion peut endommager des grilles de combustion, fragiliser le béton réfractaire, voire provoquer la destruction de portes sous la pression du souffle.
Les responsables d’usines d’incinération rapportent une augmentation significative des explosions ces dernières années. À Colombelles, près de Caen, cinq détonations par semaine sont enregistrées, rendant nécessaire des interventions techniques complexes et coûteuses. Une seule explosion peut immobiliser un four pendant plusieurs jours, entraînant des pertes évaluées entre 60 000 et 100 000 euros.
Outre les dégâts matériels, ces explosions représentent un danger pour le personnel des usines, exposé à des risques de projections et de dégagements de gaz toxiques. De plus, l’arrêt des incinérateurs compromet la production de chaleur urbaine, dont dépendent des milliers de foyers et d’infrastructures publiques comme les hôpitaux.
Ces bonbonnes, souvent abandonnées sur la voie publique ou jetées dans les poubelles classiques, devraient être dirigées vers des déchetteries spécialisées. Les exploitants de centres de traitement des déchets appellent à une prise de conscience et à une meilleure réglementation sur la collecte et l’élimination de ces contenants dangereux.
Face à cette problématique croissante, certaines régions mettent en place des points de collecte spécifiques dans les déchetteries pour ces bonbonnes. Le coût du recyclage reste cependant élevé, freinant les initiatives de traitement systématique. Les professionnels du secteur plaident pour l’instauration d’un principe de pollueur-payeur, visant à responsabiliser les fabricants et distributeurs de ces produits.
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