Le cri du cœur d’un père dévasté
L’information a d’abord circulé via un message bouleversant posté sur les réseaux sociaux par Philippe Louart, le père de Florian. Au-delà du simple communiqué, c’est le témoignage brut d’une famille brisée qui a ému la communauté sportive. Florian, qui aurait dû fêter ses 23 ans en janvier prochain, a été foudroyé par une crise cardiaque mercredi matin. Malgré leur intervention, les équipes médicales du CHU d’Amiens n’ont pas pu le réanimer.
Les mots de son père résonnent avec une terrible intensité :
Tu allais avoir 23 ans en janvier 2026. Tu étais ma vie, ma chair, mon sang. Ce mercredi matin, le CHU d’Amiens nous appelle : « Votre fils a eu une crise cardiaque, nous n’avons rien pu faire. » Aucun parent ne devrait connaître ça. Ma vie est brisée à jamais.
Cette tragédie intervient alors que le jeune homme avait pris une décision difficile l’année précédente : celle de s’éloigner des parquets professionnels. En effet, Florian avait mis un terme à sa carrière en 2024, contraint par un physique qui, s’il lui avait ouvert les portes du haut niveau, lui imposait aussi des limites douloureuses.
Un géant formé à l’école des champions
Florian Louart n’était pas un joueur comme les autres. Avec ses 2,12 mètres, il avait le profil type du pivot moderne, capable de dominer la raquette. Son parcours illustre l’excellence de la formation à la française. Après avoir découvert le basket dans le Pas-de-Calais, à Douvrin puis Dourges, il intègre le giron du BCM Gravelines-Dunkerque dès 2016.
Son potentiel est tel qu’il rejoint l’élite de l’élite : le Pôle France à l’Insep. Entre 2018 et 2021, il se forme dans cette « usine à champions » qui a vu passer des légendes comme Tony Parker ou Boris Diaw. Il y côtoie les meilleurs talents de sa génération avant de retourner dans son club de cœur, le BCM, pour évoluer en championnat Espoirs Élite.
Si sa carrière a été courte, elle a tout de même connu une consécration au plus haut niveau. Le 17 mai 2022 reste une date clé : ce soir-là, Florian foule le parquet de Betclic Élite (la première division française) lors d’un match contre Orléans. Deux minutes de jeu, certes, mais deux minutes symboliques qui concrétisaient des années d’efforts et de sacrifices.
Le corps comme obstacle
Malheureusement, le sport de haut niveau est impitoyable. Si sa taille était son atout majeur, elle a aussi été source de complications. Florian Louart souffrait de douleurs récurrentes et importantes aux genoux. C’est ce combat contre son propre corps qui l’avait poussé, la mort dans l’âme, à raccrocher les baskets en 2024, renonçant à ses rêves de carrière professionnelle.
Christophe Millois, directeur du centre de formation du BCM, se souvient d’un « gamin sympa, bien élevé, ouvert à tous » dans les colonnes de La Voix du Nord. Un profil humain apprécié, loin des clichés de l’athlète inaccessible.
L’hommage du basket français
Depuis l’annonce, les hommages se multiplient. La Fédération Française de Basket-Ball (FFBB) a exprimé son « immense tristesse », saluant la mémoire d’un joueur qui a porté les couleurs nationales dans les catégories jeunes. Son club, le BCM Gravelines-Dunkerque, a également adressé ses condoléances, rappelant que Florian faisait partie de la famille.








