Une augmentation de 150 % pour marquer le coup
Si vous aviez l’habitude du tarif en vigueur, oubliez-le. Jusqu’à présent, se faire contrôler en possession de drogue (cannabis, cocaïne ou autre) entraînait une amende forfaitaire délictuelle (AFD) de 200 euros. Ce montant pouvait descendre à 150 euros en cas de paiement rapide (sous 15 jours) ou grimper à 450 euros en cas de retard.
Désormais, le Président veut changer d’échelle. Lors d’un échange avec les lecteurs du journal La Provence, il a été direct : « On va passer à 500 euros l’amende ». Une mesure qui vise directement le pouvoir d’achat des consommateurs, qu’ils soient usagers occasionnels ou réguliers.
« Ce n’est pas festif de se droguer »
Derrière cette sanction financière, il y a une volonté de changer les mentalités. Emmanuel Macron s’est montré particulièrement agacé par la déconnexion entre la consommation dite « récréative » et la violence réelle du narcotrafic.
« Il faut taper au portefeuille, parce que ça n’est pas festif de se droguer. J’en ai ras-le-bol d’avoir des jeunes qu’on pleure et, dans des quartiers, d’avoir d’autres gens qui considèrent que c’est festif d’aller acheter de la drogue. »
Le chef de l’État pointe ici du doigt la responsabilité des acheteurs qui, parfois sans le vouloir, financent les guerres de territoires qui ensanglantent des villes comme Marseille. Selon lui, il est crucial de briser cette image inoffensive de la consommation.
Mieux recouvrer les amendes
Annoncer une amende est une chose, la faire payer en est une autre. Emmanuel Macron a admis que les taux de recouvrement actuels n’étaient « pas satisfaisants ». Pour s’assurer que cette nouvelle sanction de 500 euros soit effective, l’exécutif prévoit de muscler son jeu.
Le Président a annoncé la mise en place de « commissaires de la République ». Leur mission sera spécifique : assister les finances publiques et la justice pour aller chercher l’argent dû. L’idée est de ne laisser passer aucune amende impayée pour crédibiliser la sanction.
Marseille comme symbole de la lutte
Cette annonce ne tombe pas par hasard à Marseille. La cité phocéenne est devenue l’épicentre de la lutte contre le narcotrafic, érigée en « priorité nationale » comparable à la lutte antiterroriste.
Avant son échange avec les lecteurs, Emmanuel Macron s’est rendu au cimetière Saint-Henri, sur la tombe de Mehdi Kessaci. Ce jeune homme de 20 ans, qui se destinait à la police, a été assassiné le 13 novembre dernier, probablement pour intimider son frère Amine, un militant associatif très engagé contre les réseaux de drogue. Une visite symbolique pour rappeler que derrière les chiffres et les amendes, il y a des vies brisées.








