Bilan de compétences : le CPF reste éligible en 2026

C’est l’ascenseur émotionnel de cette fin d’année pour vos projets de reconversion. Annoncé comme grand perdant du budget 2026 et menacé de sortie du Compte Personnel de Formation (CPF), le bilan de compétences a finalement été repêché in extremis par les parlementaires. Vous pourrez donc toujours utiliser votre cagnotte pour faire le point sur votre carrière, mais des garde-fous inédits pourraient bientôt changer la donne.
bilan de competence

Un « Ouf » de soulagement pour la reconversion

Le couperet est passé tout près. Dans sa chasse aux économies pour le projet de loi de finances 2026, le gouvernement avait initialement prévu de supprimer l’éligibilité du bilan de compétences au CPF. L’argumentaire était purement comptable et qualitatif : le dispositif coûte cher (environ 1 950 euros en moyenne), n’est pas une formation « certifiante » (il ne délivre pas de diplôme) et serait trop souvent ciblé par des organismes fraudeurs.

Mais c’était sans compter sur la fronde des députés et des sénateurs. Conscients que le monde du travail est en pleine mutation — entre l’arrivée de l’IA, la quête de sens et les risques de burn-out — les élus ont jugé ce dispositif indispensable. Dans la nuit du 6 au 7 décembre, le Sénat a confirmé ce que l’Assemblée avait initié : le rétablissement du financement via le CPF. Pour les 16-35 ans, souvent en première ligne des questionnements professionnels, c’est une victoire majeure : cet outil reste la troisième formation la plus demandée, juste derrière le permis de conduire.

La contrepartie : vers un plafonnement des prix ?

Si le dispositif est sauvé, il ne sera peut-être plus « open bar ». C’est la nuance cruciale à retenir de ces débats parlementaires. Le Sénat a introduit une petite phrase qui pourrait avoir de grands effets : la possibilité de fixer par décret un plafond de droits mobilisables.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour votre portefeuille ?

  • L’État pourrait décider d’un prix maximum pour un bilan de compétences (par exemple, un forfait ou un taux horaire limite).
  • Si l’organisme que vous choisissez facture au-dessus de ce plafond, la différence pourrait être à votre charge, en plus des 100 euros de participation forfaitaire déjà en vigueur.
  • L’objectif est d’éviter les dérives tarifaires de certains prestataires qui profitent de l’argent public pour gonfler les factures.

Rien n’est encore acté sur le montant de ce plafond, mais cette mesure vise à assainir le marché sans tuer le dispositif. C’est un virage flou qui obligera les futurs candidats à la reconversion à bien comparer les prix des organismes.

Pourquoi est-il si défendu par les élus ?

Le maintien du bilan de compétences n’est pas un cadeau, c’est une réponse à la réalité du terrain. Les parlementaires, notamment Emmanuel Maurel et Estelle Mercier à l’Assemblée, ont souligné qu’il est impossible de construire un projet réaliste sans passer par cette étape d’introspection. Se lancer dans une formation technique coûteuse sans avoir validé ses aptitudes en amont est un risque financier bien plus grand pour l’État et l’individu.

Tout projet de reconversion nécessite d’être conscient de ses compétences. Sans cette étape, passer à celle du projet réaliste est beaucoup plus risqué.

Face à l’accélération des carrières et à la diversification des statuts (freelance, slashers), savoir « ce que l’on vaut » est devenu une compétence en soi. Le Sénat a d’ailleurs insisté sur le fait que dans un contexte de montée en puissance de l’intelligence artificielle, l’orientation professionnelle est un pilier de l’employabilité.

Quelles alternatives si le CPF ne suffit plus ?

Même si le CPF reste la voie royale, n’oubliez pas qu’il existe d’autres leviers pour financer ce moment de réflexion, surtout si le futur plafonnement rend votre cagnotte insuffisante :

  • L’employeur : Via le plan de développement des compétences, si vous jouez la transparence.
  • France Travail (ex-Pôle Emploi) : L’Aide Individuelle à la Formation (AIF) peut prendre le relais pour les demandeurs d’emploi.
  • L’autofinancement : Une option coûteuse mais qui garantit une confidentialité totale vis-à-vis de votre entreprise actuelle.

Le bilan de compétences reste éligible en 2026, mais les règles du jeu économique vont sans doute se durcir. Si vous hésitez à sauter le pas, c’est peut-être le moment idéal pour lancer vos démarches avant la publication des décrets d’application qui pourraient limiter la prise en charge. Rendez-vous sur votre compte formation pour vérifier vos droits !

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