Ce qui va changer pour votre portefeuille
Si vous comptiez intégrer Sciences Po ou si vous y êtes déjà, préparez-vous à payer un peu plus cher. Le conseil d’administration de la FNSP (Fondation nationale des sciences politiques) a voté une hausse des frais de scolarité de 1,25 % pour l’année universitaire 2026-2027. Cette augmentation intervient après une année de gel (0 % de hausse en 2025-2026).
L’école se défend en affirmant que cette hausse reste mesurée et valide la stratégie de son nouveau directeur, Luis Vassy, qui souhaite « ne pas faire de la hausse des frais de scolarité le levier principal de financement ». Pourtant, la tendance de fond est lourde : selon la Cour des comptes, les frais ont explosé entre 2016 et 2024, grimpant en moyenne de 27 % pour le Bachelor et de 31 % pour le Master.
Le directeur s’offre une augmentation (après 12 ans de gel)
C’est la pilule la plus difficile à avaler pour les syndicats : en même temps qu’elle demande un effort aux étudiants, l’institution a voté une revalorisation des salaires de ses dirigeants.
- Luis Vassy (Directeur) : Son salaire fixe augmente de 2,5 %. Sa rémunération brute annuelle sera comprise entre 205 000 et 252 000 euros, incluant une part variable sur objectifs pouvant atteindre 25 %.
- Laurence Bertrand Dorléac (Présidente de la FNSP) : Sa rémunération augmente de 2,75 %, pour atteindre 37 000 euros bruts annuels.
L’argument de la direction est simple : ces salaires n’avaient pas bougé depuis respectivement 2013 et 2012. Il s’agirait donc d’un dégel nécessaire après plus d’une décennie de stagnation.
« L’exemplarité commence par le haut » : la colère étudiante
Pour les syndicats comme l’Unef et l’Union étudiante, le symbole est désastreux. Ils jugent ces décisions « inadmissibles » et « injustes ». Sur Instagram, ils ont fustigé une politique à deux vitesses, estimant que « l’exemplarité budgétaire commence par le haut ».
« Alors que les étudiants vont subir une énième hausse des frais de scolarité, cette hausse [des salaires de la direction] n’est ni une nécessité, ni une priorité. » — Communiqué de l’Union étudiante.
Ce vote intervient dans un climat déjà tendu sur le financement des grandes écoles, où la part des frais d’inscription dans le budget global ne cesse de croître, pesant de plus en plus sur les familles et les étudiants.
