Les infirmiers enfin autorisés à prescrire des médicaments

C’est une petite révolution dans le monde des blouses blanches. Finies les attentes interminables chez le médecin pour une simple ordonnance ou un petit bobo. Après vingt ans de revendications, un décret publié le 24 décembre 2025 change radicalement la donne : dès 2026, votre infirmier aura le droit de prescrire, de consulter et de vacciner sans l’aval d’un docteur. Un soulagement pour les patients, mais aussi une reconnaissance majeure pour une profession trop souvent cantonnée au rôle d’exécutant.
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Ce qui change concrètement pour vous

À partir du 30 juin 2026 au plus tard, vous pourrez frapper directement à la porte de votre cabinet infirmier pour des soins qui nécessitaient auparavant une visite chez le généraliste. Voici les trois nouveautés majeures qui vont simplifier votre parcours de santé :

  • Des ordonnances infirmières : Votre infirmier pourra désormais prescrire certains « produits de santé » et examens complémentaires (radios, prises de sang) adaptés à votre situation. Plus besoin de courir chez le médecin juste pour obtenir le feu vert administratif pour soigner une plaie.
  • La consultation en direct : Vous souffrez d’une brûlure légère ou d’une plaie ? L’infirmier pourra poser son propre diagnostic, réaliser un bilan clinique complet et décider du traitement à suivre, sans attendre une validation médicale.
  • Vaccins et dépistages facilités : Vous pourrez vous faire vacciner contre la grippe ou le Covid dès 5 ans, et recevoir tous les vaccins obligatoires dès 11 ans (sauf cas complexes d’immunodépression). Mieux encore : les tests de dépistage pour le VIH, les hépatites ou la chlamydia pourront être réalisés directement au cabinet.

Pourquoi cette réforme maintenant ?

La raison est simple et pragmatique : les médecins sont débordés. Entre les déserts médicaux et des salles d’attente bondées, obtenir un rendez-vous relève parfois du parcours du combattant. Comme l’explique le Dr Burel, président d’un syndicat de médecins, la profession est favorable à ce transfert de tâches « à condition que cela soit coordonné ».

Pour les 640 000 infirmiers de France, c’est aussi la fin d’une insécurité juridique. Jusqu’ici, ils travaillaient sur la base d’une liste d’actes vieille de vingt ans. Prendre une initiative pour soulager un patient pouvait techniquement être considéré comme un « exercice illégal de la médecine ». Ce décret reconnaît enfin leur expertise réelle et leur rôle central dans le maintien de l’autonomie, notamment pour les personnes âgées.

Un gain de temps, mais sous conditions

Si les patients interrogés sont ravis de ce gain de temps potentiel, une inquiétude demeure : les infirmiers auront-ils le temps ? Déjà connus pour leurs journées marathon, surtout à domicile, ils devront intégrer ces nouvelles missions sans se noyer.

Il faut aussi noter que cette liberté a des limites. Les situations complexes, les anesthésies ou les soins post-opératoires lourds resteront sous la stricte supervision d’un médecin. La liste précise des médicaments autorisés à la prescription sera d’ailleurs fixée par un arrêté dans les mois à venir.

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