À l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la France se distingue par une particularité notable : parmi les 116 athlètes sélectionnés à ce jour, 35 sont également étudiants. Cette forte représentation d’étudiants-athlètes n’est pas due au hasard, mais résulte d’une tradition bien ancrée et d’une volonté politique claire d’accompagner ceux qui poursuivent un double projet académique et sportif.
Un soutien institutionnel et politique fort
Le soutien aux étudiants-athlètes est le fruit d’une collaboration intense entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, ont signé une feuille de route avec les dirigeants des établissements d’enseignement supérieur pour améliorer l’accès au sport et soutenir les sportifs de haut niveau dans leurs parcours académiques.
Aujourd’hui, 71 établissements d’enseignement supérieur en France proposent des aménagements de parcours pour les sportifs de haut niveau. Ces aménagements, répertoriés sur Parcoursup, incluent des cursus flexibles permettant, par exemple, de réaliser une licence en quatre ans au lieu de trois, ou encore des dispositifs spécifiques pour suivre les cours et les examens malgré les agendas chargés des compétitions et des entraînements.
Des cursus adaptés aux exigences sportives
Les établissements s’efforcent de proposer des aménagements personnalisés en fonction des contraintes de chaque sportif. Cela peut inclure la transmission anticipée des cours, des examens aménagés, et une souplesse dans la durée des cursus. Au total, 114 établissements ont au moins un référent permanent pour les sportifs de haut niveau, et 56 universités disposent d’une structure dédiée pour accompagner ces étudiants.
L’objectif est de permettre aux athlètes de poursuivre leurs études tout en préparant leur carrière sportive. Par exemple, Romane Dicko, judoka et étudiante à Sorbonne-Université, et Alex Portal, nageur et étudiant à l’ESILV, illustrent bien cette synergie entre sport et études.
HEPTA : une nouvelle formation d’excellence
En vue de renforcer cette dynamique, une nouvelle formation dédiée aux sportifs de haut niveau, le bachelor HEPTA, ouvrira ses portes à la rentrée 2024. Soutenue par le ministère des Sports, cette formation est développée par l’ESSEC en collaboration avec Sciences Po et CentraleSupélec. HEPTA propose un programme de management, sciences humaines et sociales, et sciences appliquées, spécifiquement conçu pour les athlètes. 80 % des cours seront suivis à distance pour permettre aux étudiants de concilier études et entraînements.
Préparer l’après-carrière
Accompagner les athlètes dans leur double projet est essentiel non seulement pour leur succès sportif mais aussi pour leur équilibre personnel et intellectuel. La formation académique leur permet d’envisager sereinement l’après-carrière sportive. Comme l’a souligné Sylvie Retailleau, les athlètes font briller la France et il est de notre responsabilité de les accompagner en leur offrant un bagage académique solide, ouvrant leurs horizons au-delà du sport.
L’année olympique 2024 est également l’occasion de promouvoir la pratique sportive à l’université. Sous l’impulsion des ministres, des initiatives sont mises en place pour encourager les étudiants à intégrer le sport dans leur quotidien, avec des Villages des sports dans les universités et grandes écoles, et la valorisation de l’engagement sportif associatif.
















