Les origines de l’Union étudiante
Le projet de l’Union étudiante a pris de l’ampleur durant les mobilisations contre la réforme des retraites en 2023. Alors que l’UNEF et la FAGE participaient aux mouvements intersyndicaux, l’Alternative a jugé leur approche insuffisante. Elle a donc lancé des initiatives indépendantes, dont une coordination syndicale étudiante et des manifestations spécifiques. Cette dynamique a conduit à la création officielle de l’Union étudiante en avril 2023, marquant un tournant dans le syndicalisme étudiant.
Les ambitions de l’Union étudiante
L’Union étudiante se présente comme un syndicat fort, capable d’influencer les politiques publiques et de défendre les droits des étudiants. Parmi ses priorités, l’organisation revendique :
- La lutte contre la précarité étudiante, un problème grandissant avec l’augmentation des coûts de la vie et les difficultés à accéder à des aides financières suffisantes.
- La démocratisation de l’enseignement supérieur, en prônant un accès libre et inclusif à l’éducation pour tous, indépendamment de l’origine sociale.
- Un engagement écologiste, en militant pour un enseignement supérieur indépendant des entreprises polluantes et en promouvant des politiques durables.
- La lutte contre toutes les formes de discrimination, qu’elles soient racistes, sexistes ou liées à l’orientation sexuelle, ainsi qu’un soutien actif aux étudiants en situation de handicap.
L’Union étudiante s’est également mobilisée pour des causes sociales et politiques plus larges, telles que la constitutionnalisation de l’IVG, la revalorisation des bourses étudiantes, et la création de nouvelles opportunités pour les étudiants via la plateforme Mon Master.
Une organisation démocratique et fédérale
L’une des particularités de l’Union étudiante est son modèle fédéral. Elle regroupe des associations locales, chaque organisation membre ayant un pouvoir décisionnel égal. Ce modèle reflète la volonté de créer une structure transparente et démocratique où les décisions importantes sont prises collectivement. Le conseil d’administration du syndicat, qui se réunit une fois par mois, est composé de représentants des associations locales, garantissant une représentation équilibrée et une prise en compte des réalités de terrain.
Cette organisation décentralisée est également pensée pour garantir une indépendance locale. Chaque groupe membre conserve une grande autonomie dans ses actions et ses prises de position, tout en bénéficiant du soutien financier et logistique de la fédération nationale. Tous les deux ans, les organisations membres votent sur un texte d’orientation qui définit les grandes lignes du syndicat pour les années à venir.
Lutte contre la précarité et le mal-logement
L’Union étudiante a très vite pris position sur des sujets cruciaux pour les étudiants, notamment la précarité et le mal-logement. En 2023, elle a mené une grande enquête sur les conditions de vie des étudiants, révélant une situation alarmante pour de nombreux jeunes en France. Les résultats ont montré que beaucoup d’étudiants vivent dans des conditions indignes, avec des difficultés financières qui les empêchent de subvenir à leurs besoins essentiels, notamment en matière de logement et d’alimentation.
L’Union étudiante milite pour une augmentation des aides aux étudiants, comme les bourses sur critères sociaux, mais aussi pour une réforme plus profonde du système de logement étudiant. Elle réclame un plan ambitieux de rénovation des résidences universitaires et un meilleur encadrement des loyers dans le privé, afin de garantir des logements accessibles et décents pour tous.
Un engagement contre l’extrême droite
L’un des slogans de l’Union étudiante est « Contre la précarité et contre l’extrême droite ». Le syndicat se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre les idéologies racistes et réactionnaires qui gagnent du terrain dans certains milieux universitaires. Elle s’engage à protéger les étudiants contre les violences et les discriminations, et à défendre les valeurs de tolérance et d’égalité. Cette lutte s’étend à la dénonciation des groupuscules d’extrême droite présents sur les campus, en réclamant notamment leur dissolution.
Le rôle de l’Union étudiante dans les élections étudiantes
Le succès de l’Union étudiante aux élections des conseils d’administration des Crous en 2024 montre la place prépondérante qu’elle a rapidement acquise dans le paysage syndical étudiant. Avec plus de 30 % des voix, elle a devancé des organisations bien établies comme la FAGE et l’UNEF, devenant ainsi la première organisation étudiante de France. Cette victoire permet à l’Union étudiante d’avoir une influence significative sur les décisions prises dans les Crous, qui jouent un rôle clé dans la vie quotidienne des étudiants (logement, bourses, restauration universitaire).
Depuis sa création, l’Union étudiante n’a cessé de croître. En mars 2024, elle comptait déjà 51 associations locales réparties dans de nombreux établissements d’enseignement supérieur en France, y compris en Outre-mer. Son modèle fédéral lui permet de s’implanter rapidement et efficacement dans les universités et les écoles, en répondant aux besoins spécifiques des étudiants de chaque région.
