Amandine Roy et Natacha Rey condamnées pour infox sur Brigitte Macron

Deux femmes, connues sous les pseudonymes de Natacha Rey et Amandine Roy, ont été condamnées le jeudi 12 septembre 2024 par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffusé une rumeur complotiste visant la Première dame, Brigitte Macron. Elles avaient propagé une fausse information selon laquelle Brigitte Macron serait née homme sous l’identité de Jean-Michel Trogneux, son frère.
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Le tribunal a jugé cette théorie transphobe, qui avait largement circulé sur internet en 2021, comme un acte de diffamation publique. Les deux accusées ont été condamnées à une amende de 500 euros avec sursis et à verser 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, ainsi que 5 000 euros à son frère Jean-Michel Trogneux.

Une théorie complotiste devenue virale

L’affaire a pris une ampleur considérable après la diffusion sur YouTube, en décembre 2021, d’une vidéo de quatre heures. Au cours de cette vidéo, Natacha Rey, se présentant comme journaliste autodidacte, était interviewée par Amandine Roy, médium, sur cette théorie du complot. Selon elles, Brigitte Macron n’aurait jamais existé en tant que femme, mais serait une version féminisée de son frère Jean-Michel Trogneux, ayant subi une série d’opérations chirurgicales. Elles soutenaient également que Brigitte Macron ne serait pas la mère de ses trois enfants.

Cette infox a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, prenant de l’ampleur, non seulement en France mais également à l’étranger, notamment aux États-Unis, où elle a trouvé un écho auprès des cercles de l’extrême droite. Le président Emmanuel Macron avait d’ailleurs dénoncé cette rumeur comme une attaque contre l’intimité de sa famille, déclarant que de telles informations faisaient partie des pires formes de fausses nouvelles.

La réaction judiciaire

Brigitte Macron avait décidé de réagir face à cette diffamation, en portant plainte le 31 janvier 2022 pour diffamation publique et en se constituant partie civile. Après plusieurs mois de procédure, le tribunal correctionnel a reconnu la gravité de ces accusations infondées et a rendu son verdict, condamnant les deux accusées à des amendes et à des réparations financières. L’absence de Brigitte Macron au procès, tant lors des audiences qu’au moment de l’énoncé du verdict, n’a pas entravé le processus judiciaire.

La diffusion de cette théorie n’était pas un cas isolé. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, plusieurs rumeurs, souvent transphobes, ont visé la Première dame. Brigitte Macron n’est pas la seule personnalité publique à avoir subi ce genre de traitement. Des figures politiques comme Michelle Obama, Kamala Harris ou encore Jacinda Ardern ont également été la cible de campagnes de désinformation similaires, souvent amplifiées par des groupes extrémistes ou des théoriciens du complot.

Bien que les condamnations pénales des deux femmes soient modérées – 500 euros d’amende avec sursis chacune – les dommages et intérêts qu’elles doivent verser, à hauteur de 13 000 euros au total, représentent une sanction importante. Ce verdict constitue également un signal fort envoyé à ceux qui se livrent à la diffusion de fausses informations en ligne, rappelant que la justice peut être saisie pour ce type de diffamation.

Cette affaire souligne également l’impact que peuvent avoir les rumeurs complotistes dans une époque où les réseaux sociaux facilitent la propagation rapide de contenus trompeurs. Les théories du complot comme celle visant Brigitte Macron contribuent à créer un climat de suspicion et de désinformation, et ces fausses nouvelles trouvent parfois un public réceptif bien au-delà des frontières nationales.

En condamnant ces deux femmes, la justice française marque une étape importante dans la lutte contre la diffamation publique et le harcèlement en ligne, rappelant que la liberté d’expression, bien que protégée, a ses limites lorsqu’elle porte atteinte à la dignité et à la vie privée des individus.

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