Vers une interdiction de fumer en terrasse ?

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Fumer en terrasse de cafés ou de restaurants pourrait bientôt être interdit en France, tout comme dans d’autres pays européens. Cette recommandation provient de la Commission européenne, qui souhaite renforcer les espaces sans tabac pour mieux protéger les citoyens des effets néfastes de la fumée. Ces nouvelles mesures incluent également les cigarettes électroniques, visant à réduire globalement le tabagisme sur le continent.

Pourquoi interdire de fumer en terrasse ?

L’objectif de la Commission européenne est de protéger les citoyens, en particulier les non-fumeurs, des dangers du tabagisme passif, tout en visant à créer une génération sans tabac d’ici 2040. Le tabac reste l’une des principales causes de maladies graves comme le cancer, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies pulmonaires. En Europe, il est responsable de 700 000 décès par an. Face à cette urgence de santé publique, l’idée est de restreindre encore davantage les espaces où il est permis de fumer, pour encourager les fumeurs à réduire ou arrêter leur consommation.

À ce jour, 25 % de la population européenne fume régulièrement, et la Commission espère faire baisser ce chiffre de 30 % d’ici 2025. L’interdiction de fumer en terrasse s’inscrit dans une série de mesures visant à atteindre cet objectif, en complément des politiques déjà mises en place dans certains pays de l’Union européenne.

Des mesures déjà adoptées dans d’autres pays européens

La France pourrait suivre l’exemple de plusieurs pays européens, comme la Suède, où il est interdit de fumer dans les lieux publics extérieurs depuis une loi de 2019. En Espagne, certaines plages sont également devenues des zones sans tabac, et les terrasses de café pourraient bientôt être incluses. L’Allemagne et les Pays-Bas envisagent également d’élargir leurs restrictions.

Si la France adopte ces recommandations, fumer en terrasse pourrait être banni dans les bars, restaurants et cafés, mais aussi dans des espaces publics comme les arrêts de bus et les aéroports. Cela constituerait un changement majeur dans les habitudes des fumeurs français, qui ont jusqu’à présent pu continuer à fumer en extérieur sans trop de restrictions.

L’idée d’interdire de fumer en terrasse ne fait pas l’unanimité, tant chez les clients que chez les restaurateurs. Certains voient cette mesure comme une atteinte à leur liberté individuelle. Un client interrogé estime que « fumer en terrasse, c’est un choix personnel », tandis qu’un autre juge cette proposition comme une étape nécessaire pour protéger les non-fumeurs.

Du côté des restaurateurs, les avis sont également partagés. Certains s’inquiètent des conséquences sur leur chiffre d’affaires, craignant que l’interdiction de fumer n’éloigne une partie de leur clientèle. En 2008, lorsque la loi interdisant de fumer dans les lieux fermés a été mise en place, beaucoup avaient déjà observé un impact sur leur activité. « Ce serait un nouveau frein pour le commerce », déclare un gérant de café. D’autres, en revanche, estiment que la cohabitation entre fumeurs et non-fumeurs est possible et que les deux groupes ont su s’adapter au fil du temps.

Le tabagisme passif est l’un des enjeux majeurs de cette interdiction. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,3 million de personnes meurent chaque année à cause du tabagisme passif, un chiffre alarmant qui justifie les initiatives visant à restreindre la consommation de tabac dans les espaces publics. En France, Santé Publique France relève que le tabagisme passif augmente de 30 % le risque d’infarctus, et un non-fumeur vivant avec un fumeur a 25 % plus de risques de développer un cancer du poumon.

La Commission européenne veut également protéger les populations les plus vulnérables, comme les enfants, qui sont particulièrement sensibles à l’exposition à la fumée de cigarette. Ainsi, des lieux comme les crèches, zoo, terrains de jeux publics, et piscines pourraient également être inclus dans les espaces où il serait interdit de fumer.

Quid des cigarettes électroniques ?

L’interdiction envisagée ne concerne pas seulement les cigarettes traditionnelles. La Commission européenne propose d’inclure également les cigarettes électroniques dans ces nouvelles restrictions. Ces dernières années, ces dispositifs, souvent perçus comme une alternative moins nocive, ont gagné en popularité, en particulier chez les jeunes. Cependant, les autorités de santé estiment qu’ils ne sont pas sans danger, notamment en raison de la présence de nicotine et d’autres substances potentiellement toxiques.

Certaines puffs, des cigarettes électroniques jetables très prisées chez les adolescents, ont d’ailleurs été interdites en France et en Belgique ces derniers mois, signe que l’Europe veut agir plus fermement contre toutes les formes de tabagisme, qu’elles soient traditionnelles ou électroniques.

Un enjeu de santé publique

Ces nouvelles recommandations visent à renforcer la lutte contre le tabac et à limiter l’impact des maladies liées au tabagisme en Europe. Bien que la Commission européenne ne puisse pas imposer directement ces mesures aux États membres, chaque pays est encouragé à les adopter dans le cadre de ses politiques nationales de santé. Le chemin vers une génération sans tabac d’ici 2040 semble encore long, mais des mesures comme l’interdiction de fumer en terrasse marquent un pas de plus dans cette direction.

L’interdiction de fumer dans les espaces publics extérieurs pourrait donc se généraliser en France, comme cela a déjà été le cas dans plusieurs pays européens. Il reste à voir si cette mesure sera bien adoptée et comment elle sera accueillie par la population.

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