Depuis plusieurs mois, une affaire inattendue secoue la mémoire de l’Abbé Pierre, l’une des figures les plus respectées de la lutte contre la pauvreté en France. Décédé en 2007, celui qui a fondé l’association Emmaüs et œuvré pour les plus démunis fait désormais face à des accusations de violences sexuelles qui continuent de s’accumuler.
Le scandale a éclaté à l’été dernier avec la publication de plusieurs témoignages, suivis par un rapport accablant du cabinet spécialisé Egaé. Ce document fait état de 24 femmes accusant l’Abbé Pierre de comportements sexuels déplacés, allant des attouchements aux agressions sexuelles, voire même des viols. Certaines victimes étaient mineures au moment des faits, qui s’étendraient sur une période allant des années 1950 aux années 2000.
Le Vatican, par la voix du pape François, a reconnu avoir été informé de ces accusations après la mort de l’Abbé Pierre. Le pontife a qualifié le prêtre de « terrible pêcheur » et ajouté : « C’est un malade », laissant peu de place au doute sur la gravité des actes présumés.
Ces révélations ont provoqué une onde de choc en France. L’Abbé Pierre, largement considéré comme un modèle de compassion et de dévouement, est désormais au centre d’un débat public. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la manière de séparer l’homme de son œuvre. En dépit de l’ampleur des accusations, certaines personnes continuent de soutenir la fondation Abbé Pierre, en insistant sur l’importance de son travail pour les sans-abri.
L’émission Touche pas à mon poste animée par Cyril Hanouna a récemment relancé le débat sur cette affaire. Le 16 septembre dernier, les chroniqueurs se sont penchés sur les accusations portées contre l’Abbé Pierre. Parmi eux, Isabelle Morini-Bosc a partagé une anecdote surprenante sur son expérience en tant que jeune journaliste.
Elle a révélé qu’on lui avait déconseillé d’interviewer l’Abbé Pierre en raison de son jeune âge : « On m’a dit qu’il était préférable que quelqu’un de plus âgé le rencontre. » Puis, à la stupéfaction générale, elle a ajouté : « On m’a même dit qu’il était priapique. » Ce terme, qui désigne une personne souffrant d’érections permanentes, a déclenché des réactions variées sur le plateau, du rire à l’incrédulité.
Isabelle Morini-Bosc, connue pour son franc-parler, n’a pas hésité à souligner que cette réputation sulfureuse de l’Abbé Pierre lui avait été rapportée alors qu’elle était encore une jeune journaliste à VSD. Elle a toutefois précisé qu’elle n’avait pas vérifié ces allégations par elle-même. Sa déclaration, bien que teintée d’humour, a révélé une face cachée de l’homme d’Église, longtemps dissimulée aux yeux du public.
Malgré ces accusations, la fondation Abbé Pierre continue de fonctionner, et certains de ses soutiens, comme Nolwenn Leroy, marraine de l’association, ont pris la parole pour défendre l’œuvre de la fondation, tout en exprimant leur stupéfaction face aux révélations. Lors d’une intervention à Quotidien, elle a déclaré : « Il faut séparer l’homme de son œuvre », un avis qui a divisé l’opinion publique.