Dylan Thiry, influenceur et ex-candidat de Koh-Lanta, se retrouve dans une situation délicate. Soupçonné d’avoir détourné des fonds récoltés dans le cadre de cagnottes humanitaires, il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en octobre 2025. Le collectif AVI, spécialisé dans la défense des victimes d’influenceurs, a déposé plainte contre lui pour abus de confiance, mettant en lumière des pratiques douteuses concernant les donations collectées par l’influenceur.
En 2022, Dylan Thiry, fort de ses 1,7 million d’abonnés sur Instagram, avait lancé plusieurs appels aux dons via son association « Pour nos enfants ». Le projet visait à financer des missions humanitaires, notamment à Madagascar, pour venir en aide aux enfants dans le besoin. Selon le collectif AVI, une somme de 262 000 euros a été collectée via des plateformes comme CotizUp, mais ces fonds n’auraient pas été utilisés comme prévu.
Un parcours marqué par des polémiques
Depuis son apparition dans Koh-Lanta, puis ses participations à diverses émissions de télé-réalité, Dylan Thiry s’est construit une notoriété sur les réseaux sociaux. Installé à Dubaï, il a multiplié les projets caritatifs, souvent controversés. Outre les cagnottes humanitaires, Thiry est également cité dans d’autres affaires liées à ses activités de dropshipping, une pratique souvent critiquée pour ses méthodes commerciales douteuses.
Le collectif AVI, qui enquête sur les dérives des influenceurs, a découvert un décalage important entre les petites dépenses effectuées par Thiry à Madagascar et les sommes significatives collectées. Cette découverte a renforcé les soupçons d’une utilisation frauduleuse des fonds. De plus, la dissolution de son association « Pour nos enfants » en 2022, sans bilan financier, a jeté de nouvelles zones d’ombre sur ses activités.
Les témoignages des donateurs
Plusieurs personnes ayant contribué aux cagnottes expriment aujourd’hui leur déception et leurs doutes. Melissa, une donatrice qui avait versé 30 euros pour soutenir les actions de Dylan Thiry, se rappelle avoir été séduite par les vidéos de l’influenceur, mais quelques indices lui ont rapidement fait douter. Les précédentes cagnottes humanitaires au Sénégal et au Maroc, entourées de mystères, ainsi que des zones d’ombre sur les destinations des fonds, ont semé le doute chez plusieurs donateurs.
Le combat de boxe organisé par Thiry, ainsi que la vente de bijoux, faisaient également partie des initiatives pour lever des fonds. Au total, plus de 300 000 euros ont été collectés grâce à 7 000 donateurs. Cependant, peu de preuves ont été fournies quant à l’utilisation de cet argent dans le cadre des missions humanitaires promises.
Un sentiment d’impunité dans le milieu des influenceurs ?
Le collectif AVI, dans un communiqué, exprime son inquiétude face à ce qu’il appelle le « sentiment d’impunité » des « influvoleurs ». Selon eux, tant que la justice ne se penchera pas de manière rigoureuse sur ces dérives, les abus dans le secteur de l’influence continueront. AVI considère le procès de Dylan Thiry comme une étape essentielle pour rétablir la confiance des donateurs et réguler un secteur où les excès se multiplient.
L’influenceur a, pour sa part, nié les accusations d’escroquerie dans une interview, tout en admettant avoir été « impliqué dans les mauvais côtés des influenceurs ». Cependant, il n’a pas été en mesure de fournir des justificatifs financiers détaillant l’utilisation des fonds récoltés. Ce manque de transparence alimente les accusations et renforce l’idée que l’argent collecté n’a pas été utilisé de manière appropriée.
Un rendez-vous judiciaire crucial en 2025
Le procès de Dylan Thiry, prévu pour octobre 2025, sera l’occasion pour la justice de faire toute la lumière sur ces accusations d’abus de confiance. Ce procès est attendu par de nombreux donateurs et observateurs, car il pourrait créer un précédent juridique dans la régulation des pratiques des influenceurs, notamment en matière de collectes de fonds humanitaires.
Alors que le secteur de l’influence est souvent pointé du doigt pour ses dérives, ce procès pourrait marquer un tournant dans la manière dont les influenceurs caritatifs sont encadrés par la loi.