30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école

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Le dispositif des 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ), introduit en 2020 dans les écoles primaires françaises, visait à encourager les élèves à bouger davantage pour lutter contre la sédentarité. Bien que les intentions derrière ce programme soient louables, son application reste en deçà des attentes, selon un rapport publié par le Sénat. Le document pointe un certain nombre de difficultés et propose des pistes pour améliorer la mise en œuvre de cette initiative.

Un constat alarmant sur la mise en œuvre

Alors que le gouvernement annonçait que 90 % des élèves en primaire bénéficiaient de ces 30 minutes d’activité quotidienne, les chiffres réels sont bien inférieurs. Le rapport indique que seules 42 % des écoles appliquent effectivement le dispositif pour la majorité de leurs élèves. Cette différence marquée révèle un écart important entre les annonces présidentielles et la réalité du terrain.

Les sénatrices Béatrice Gosselin et Laure Darcos, co-autrices du rapport, expliquent que le déploiement partiel du dispositif est dû à un manque de coordination entre les différents acteurs impliqués et à des objectifs flous. Le programme, initialement prévu pour être volontaire, a été généralisé à toutes les écoles primaires à la rentrée 2022, mais sans véritables moyens ou outils supplémentaires pour les enseignants.

L’une des principales critiques du rapport concerne la distribution du kit sportif, essentiel à la mise en œuvre des 30 minutes d’APQ. Ces kits, contenant du matériel de sport léger (ballons, cerceaux, cordes à sauter), étaient censés être livrés dans toutes les écoles avant la fin de l’année 2023, mais des retards de livraison ont été signalés. À ce jour, de nombreuses écoles n’ont toujours pas reçu ces kits, compliquant la mise en place du programme. Par ailleurs, certaines écoles, notamment les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI), partagent un seul kit pour plusieurs établissements éloignés, ce qui limite encore davantage leur utilisation.

Confusion entre activité physique et activité sportive

Le rapport met également en lumière une confusion terminologique qui a pu troubler la mise en œuvre du programme. L’utilisation des termes « activité sportive » au lieu de « activité physique » a semé le doute parmi les enseignants, qui craignent une surcharge de travail et une pression supplémentaire pour organiser des séances de sport quotidiennement. Les sénatrices insistent sur le fait que les activités physiques ne doivent pas être confondues avec des pratiques sportives intenses. L’objectif principal est de lutter contre la sédentarité et de favoriser le bien-être des élèves, et non de les transformer en athlètes.

Elles recommandent même de renommer le programme en « pauses actives et de bien-être » pour mieux refléter cet objectif de santé publique. L’enjeu n’est pas de créer une « nation sportive », mais une nation en bonne santé.

Malgré ces difficultés, le rapport note que là où le programme a été correctement appliqué, les effets sur les élèves sont positifs. Les enseignants rapportent une amélioration des conditions d’apprentissage grâce aux pauses actives, qui permettent aux élèves de mieux se concentrer et d’être plus attentifs après des activités physiques. De plus, ces moments de mouvement ont également contribué à apaiser le climat scolaire, favorisant de meilleures interactions entre les élèves.

Ces observations montrent que les 30 minutes d’APQ peuvent avoir un impact bénéfique sur le bien-être des enfants, mais pour cela, une meilleure organisation et un accompagnement renforcé des enseignants sont nécessaires.

Recommandations pour améliorer le dispositif

Pour améliorer la mise en œuvre de l’APQ, les sénatrices formulent plusieurs recommandations :

  1. Clarifier les objectifs du programme en mettant l’accent sur la santé publique plutôt que sur la performance sportive. Cela pourrait passer par un changement de nom, comme « pauses actives et de bien-être ».

  2. Assurer une meilleure formation des enseignants : au moins un enseignant par école devrait bénéficier d’une formation dédiée à l’APQ pour aider à structurer ces activités de manière efficace et motivante.

  3. Associer les acteurs périscolaires pour une mise en œuvre plus large : les animateurs des temps périscolaires et les associations sportives locales devraient être intégrés au projet afin d’aider à organiser et encadrer ces activités.

  4. Renforcer les moyens logistiques : il est nécessaire de garantir la distribution des kits sportifs dans toutes les écoles et de résoudre les problèmes d’approvisionnement.

  5. Responsabiliser les parents : pour atteindre l’objectif de 60 minutes d’activité physique quotidienne, il est essentiel que les parents s’impliquent également en encourageant leurs enfants à bouger en dehors du temps scolaire.

Le rapport conclut en rappelant que la sédentarité est un enjeu majeur pour la santé des jeunes en France. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seuls 13 % des enfants âgés de 6 à 12 ans respectent les recommandations d’une heure d’activité physique quotidienne. Les initiatives comme l’APQ sont donc essentielles pour lutter contre ce fléau, mais leur mise en œuvre doit être revue et améliorée pour garantir leur efficacité à long terme.

Avec une meilleure coordination entre les différents acteurs, un accompagnement pédagogique renforcé et une mobilisation des parents, les 30 minutes d’activité physique quotidienne pourraient devenir un pilier de la lutte contre la sédentarité des enfants et contribuer à leur bien-être général.

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