Les français font de moins en moins l’amour

Selon une récente étude menée par l’Ifop pour la marque de sextoys Lelo, de plus en plus de Français déclarent ne pas avoir eu de relations sexuelles au cours des 12 derniers mois. Ce phénomène concerne désormais un Français sur quatre ayant déjà eu des rapports sexuels, contre seulement un sur dix en 2006. Cette tendance s’inscrit dans un contexte plus large de baisse de l’activité sexuelle, une évolution marquée dans plusieurs pays occidentaux.
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Les résultats de cette enquête sont basés sur les réponses de près de 2 000 personnes représentatives de la population adulte de France métropolitaine. L’étude met en lumière des différences notables en fonction de l’âge, du statut social et de la région, reflétant des changements profonds dans la manière dont les Français vivent leur sexualité.

Les jeunes de 18 à 24 ans particulièrement touchés

L’un des résultats les plus frappants de cette étude concerne les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans, dont plus d’un quart (28 %) admet ne pas avoir eu de rapports sexuels durant l’année écoulée. Ce chiffre a été multiplié par six par rapport à 2006, où seulement 5 % des jeunes de cette tranche d’âge se trouvaient dans cette situation. Cette génération semble adopter une approche plus déconstruite des normes sexuelles, s’éloignant des injonctions traditionnelles sur la sexualité active.

Ce phénomène pourrait s’expliquer par une révolution sociétale liée notamment au mouvement #MeToo. La question du consentement, autrefois peu abordée, est désormais au cœur des relations intimes. Les jeunes privilégient des relations où le consentement et le respect du désir de chacun jouent un rôle central, abandonnant ainsi l’idée que la fréquence des rapports est synonyme de satisfaction ou de succès dans une relation.

Des disparités sociales et régionales marquées

L’étude souligne également d’importantes disparités selon le niveau d’éducation et le statut professionnel. Les non-bacheliers sont nettement plus nombreux (33 %) à ne pas avoir eu de relations sexuelles au cours des 12 derniers mois, comparativement à 17 % des personnes ayant fait des études supérieures. Cette différence est également visible chez les personnes au chômage, avec 36 % d’entre elles déclarant une absence de rapports sexuels, contre 16 % des salariés et chefs d’entreprise.

Par ailleurs, la région parisienne semble davantage touchée par ce phénomène, avec 33 % des habitants ne rapportant aucune activité sexuelle sur la dernière année, comparé à 22 % des personnes vivant en dehors de la capitale. Ces chiffres soulignent l’influence du contexte social et des conditions de vie sur l’activité sexuelle des Français.

Un changement dans la manière d’appréhender la sexualité

L’étude met également en avant une transition vers une sexualité plus qualitative que quantitative. Le directeur du pôle Politique et actualités de l’Ifop, François Kraus, explique que cette évolution s’inscrit dans une ère post-#MeToo, où l’idée de performer sexuellement est moins présente. L’accent est désormais mis sur la qualité des relations, le consentement, et le bien-être mutuel, plutôt que sur la fréquence des rapports ou le nombre de partenaires.

Il est intéressant de noter que 54 % des femmes interrogées affirment pouvoir vivre sans relations sexuelles au sein de leur couple, contre seulement 42 % des hommes. Cette différence reflète une réorientation des priorités, notamment pour les femmes, qui se sentent de moins en moins obligées de répondre aux attentes traditionnelles en matière de sexualité.

L’impact des écrans et du plaisir en solitaire

Un autre facteur expliquant la baisse de la sexualité est la place croissante des écrans dans la vie quotidienne. Près d’un tiers des Français ont déjà évité un rapport sexuel pour préférer un loisir numérique, comme regarder une série, lire un article en ligne ou jouer à des jeux vidéo. De plus, la masturbation devient pour certains une alternative plus facile ou satisfaisante, près d’un tiers des répondants ayant déjà choisi cette option plutôt qu’un rapport sexuel.

Asexualité : une orientation sexuelle de plus en plus revendiquée

L’étude révèle enfin une montée en puissance de l’asexualité, une orientation qui consiste à ne pas ressentir d’attirance sexuelle pour autrui. 12 % des Français se considèrent asexuels, avec une proportion plus élevée chez les femmes (15 %) que chez les hommes (9 %). Ce phénomène illustre une diversité de plus en plus assumée dans les façons de vivre la sexualité, loin des modèles traditionnels.

Ces résultats montrent une transformation en profondeur de la manière dont les Français abordent leur vie intime.

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